Désigné pour servir en qualité de chef de char (C11) sur cette opération exceptionnelle avec CoolSnake en pilote et Rico en tireur, voici mon ressenti.
Je le dis d’emblée, IRL je suis plus qu’allergique aux blindés, ils me donnent la nausée, des boutons, et des gaz. D’où ma petite appréhension quand j’ai découvert le briefing et mon affectation. Mais, l’envie de bien faire m’a poussé à télécharger la veille de l’OP, le memento du chef de char et du chef de patrouille (document qui s’appuie sur la doctrine et sur les cours prodigués lors des formations de spécialité du 1er niveau de l’école de cavalerie). Très complet et très intéressant, mais bien sûr en complément de la doctrine du R3F. Le visionnage de quelques vidéos sur la blindaille ainsi que les conseils et l’enthousiasme communicatif de Magic et de Llorkan, ont finis par me convaincre.
Au regard de tous les débriefings précédents sur le sujet, je ne vais pas m’étendre sur les différents problèmes ARMA qui ont pu nous causer quelques désagréments. Cela n’a pas entamé ma satisfaction de me retrouver dans une opération aussi bien montée par nos éditeurs, scripteurs, scénaristes, créateurs d’images, de vidéos etc… La mise dans l’ambiance était déjà du pur plaisir.
Notre chef de peloton (jaune) et d’ERI, Géronimo, nous a guidé au combat avec l’expérience des vielles troupes et le bon dosage. Nous laissant (à Yop puis Hoppus (chefs de char C12) et nous C11), les coudés franches pour nous coordonner dans les appuis mutuels, les points de RDV, les observations, les tirs. D’ailleurs à ce sujet-là, la NEB est une aide très précieuse pour peu qu’on ne reste pas trop souvent le nez sur la carte. En leader averti, Géronimo savait aussi calmer les chevaux à bon escient, comme par exemple nous empêcher de dépasser les Limas ou nous faire respecter les distances. Par moment j’avais l’impression d’être dans un groupe d’infanterie avec un 300 et un 600 tant nos déplacements étaient fluides. J’en ai même oublié que j’étais dans un char d’assaut (c’est un comble) !
Dans notre boite métallique à champ de vision limité, nous avons vécus plusieurs moments épiques qui me laisseront de bon souvenirs :
- Des croisements à fond de cale entre C12 et C11 sur notre itinéraire de patrouille le long de la lima 0, même les arbres n’osaient pas traverser.
- Des tirs de TELD aux armes secondaires du char, l’infanterie ENI n’a toujours pas compris d’où cela venait.
- De la générosité dans la distribution de pélots.
- Une traversée de coupure humide (très humide).
- Un panzer-apéro au moment de la veille opérationnelle.
- L’humour de mes équipiers.
Mais il y a deux anecdotes qui m’ont encore plus marquées :
- La première lors de la contre-attaque ENI, Flaw nous demande de nous planquer pour éviter le même sort que le reste de la section. Je peux vous dire que d’essayer de s’enterrer au fond d’un fossé avec un char d’assaut de 57 tonnes, tout en évitant d’écraser le CDO, ce n’est pas évident.
- La deuxième c’est au cours de l’assaut sur la BOX 3, où Géronimo nous désigne un point pour nous poster en appuis. A notre arrivée et en ouvrant prudemment l’angle, tel une équipe INVEX mais avec un tank, on se retrouve nez à nez avec un bunker à très courte distance ! Les premières secondes de surprise passées, nous ouvrîmes le feu de concert à bout portant toujours aux armes secondaires. Bunker nettoyé.
Une très belle opération, mise sur pied par des acharnés, où je me suis éclaté du début à la fin.
Merci aux bucherons, Coolsnake et Rico comprendrons…