20190815 CR MISSION TANOAMission : capturer ou neutraliser un chef terroriste localisé par ROHUM DGSE. Ce dernier est protégé par une unité de GAT retranchée dans le NW de la zone Tanoa. D'un volume "GROUPE" ils disposent d'armements collectifs de type 14,5 sur affut et un blindé léger de type BTR assure des patrouilles régulières en périphérie de leur dispositif.
MEDO : (Méthode d'Elaboration d'une Décision Opérationnelle)
But de la mission (l'esprit) : décapiter le leadership GAT pour désorganiser et affaiblir sa structure de combat dans l'archipel.
Quoi (la lettre) : s'approcher en souplesse pour être EMD d'identifier et traiter cette HVI. Puis si possible récolter le RENS par SSE (Sensitive Site Exploitation) en récupérant toutes les TRANS/Cartes/docex etc.
Cadre général de l'action :
Contexte POL-MIL et juridique : CONOPS encadrant de l'OP "CORAIL ROUGE" qui permet le déploiement de forces FR dans la zone. Action MIL FR validée en CSNU (Conseil de Sécurité des Nations Unies).
Quand : dès que possible soit le 15/08/19.
Où : environnement physique de type jungle et littoral. MTO : moyenne, temps couvert et pluvieux.
Etude des points clés du terrain : l'ENI a étalé son dispositif en cercle dans une presqu'île sur une éminence rocheuse qui lui permet une défense ferme efficace et robuste. La plage Ouest est battue par des feux d'armes lourdes. L'approche du flanc Nord amènerait à s'exposer sur une crète en prenant le risque d'être pris à revers par le blindé en maraude sur les axes. De surcroit la population des villes avoisinantes pourrait déceler notre approche. L'approche Est ne permet pas de manœuvrer et expose les vecteurs d'infiltration nautique.
Contre qui : force GAT bien équipée, fanatisée et droguée. Capacités de combat avérée en milieu jungle. Adversaire rugueux et déterminé. A traiter avec la plus extrême prudence.
Avec qui : un seul groupe action. 11 personnels dont 5 R3F. Pas d'appuis lourds.
Rapport de forces : légèrement défavorable.
Lieu et moment clés de l'action : la surprise et la discrétion de l'approche sont déterminants pour conserver notre initiative => une approche par le Sud permet d'accoster en sureté et de laisser le vecteur nautique à l'abri tout en progressant à couvert vers la base d'assaut.
1/ la mise en place d'un élément d'appui TELD à 1,2 km sur l'ouest de l'objectif (avec 90° d'angle/axe d'arrivée du groupe action) doit confirmer le RENS et donner l'alerte en cas de rupture de discrétion. Il doit également être EMD appliquer des feux anti-personnels et matériels S/O (sur ordre) d'emblée et si possible sur la HVI si cette dernière est identifiée. Doté d'un vecteur nautique il agira comme élément réservé en cas de besoin. Equipé d'un moyen AC lourd (MMP) il est EMD NEUT le BTR si ce dernier se dévoile sur le flanc W.
2/ la progression en jungle en discrétion doit amener le GRA (Groupe Action) en position d'utiliser ses armes et de prendre l'ascendant en arrivant à couvert sur la base d'assaut. Un mouvement de vive force doit ensuite lui permettre de prendre pied sur les premières barrières rocheuses tout en étant appuyé par les TELD. Un débordement par la gauche dans la zone appuyée sera décidée en conduite si les conditions le permettent.
Confrontation des MA (Mode d'action Ami) et ME (Mode Action ENI). Décision d'engagement validée.
Affectation des personnelsCDO et CDG JAUNE: Cornac / Medic Jamaal / Defrap Stoner
300 : Djin / SoP / Redline
600 : Llorkan / Kobra (Minimi) / Linux (LGI)
CDG ORANGE : Chep / Nano (PGM)
EXECUTION :
Mise en place : RAS les personnels sont briefés et équipés conformément aux ordres. Les deux bateaux SOF permettent une navigation confortable et rapide vers les PIC (points d'insertion commando). Le séquençage des mises à terre permet aux TELD de prendre position et de débuter leurs observations tandis que le GRA aborde la plage sud.
Infiltration initiale du GRA : alors qu'il s'apprête à débuter son mouvement en formation flèche une sonnette en patrouille déboule en diagonale dans le dispositif et traite deux pax de 300 d'une même rafale avant d'être abattue. Premier coup dur pour le groupe cueilli à froid. Il faut alors se ressaisir et se relancer. Les TE annoncent que leur visuel de l'objectif est rendu difficile par une ligne d'arbre. Le commandement décide la poursuite de l'opération en toute connaissance de cause au regard des enjeux.
Progression : La suite de l'infiltration sera compliquée car la rupture de discrétion amène des contacts qui engagent le groupe à moyenne distance. Leurs tirs sont diaboliquement précis malgré la jungle et nous subissons quelques pertes supplémentaires. Un suicide bomber vient même se jeter sur le 300 qui le décèle à temps et le traite avant qu'il n'actionne sa veste. Avec tout ce raffut l'ENI applique des feux indirects qui martèlent notre progression. Fumigène Mo sur les arrières proche : plaquage au sol. Moment difficile où le groupe fut cloué au sol le temps de se réarticuler avec les valides pour réduire la menace d'un TE perfide qui nous engage. Décision de bond latéral vers la plage Est pour sortir du réceptacle mortier qui ne blesse personne. La pression se fait sentir et autorisation est donnée aux TELD d'appliquer des feux de suppression sur le flanc Sud de l'objectif pour freiner la manœuvre ENI.
L'assaut : Profitant d'une accalmie dans le combat le groupe peut alors rebasculer vers l'ouest et s'emparer de sa Base d'assaut où il s'établit en point d'appui. Les TE donnent l'alerte d'une patrouille qui fait route droit vers nous depuis le Nord où il vont décréter à 250m. Ils seront accueillis par nos tirs précis et traités en conséquence.
Moment clé du combat le CDO perçoit une opportunité de prendre pied sur la périphérie du dispositif en s'emparant de la crête qui donne des vues sur l'objectif. Décision de prendre d'assaut le piton et de déloger l'ENI résiduel qui pourrait s'y trouver à la grenade. Le 300 fonce et dans un mouvement audacieux parvient à appliquer des tirs fichants dans le cœur du sanctuaire ENI.
La HVI est traitée dans cette action fulgurante et héroïque. Mais la riposte est vive et cruelle. Une 14,5 en contrebas pivote et fixe le 300. Le groupe réarticulé au complet sur la crête tente de se dégager mais ne parvient pas à manœuvrer avec le CDE 300 à terre. Le tireur LGI lourdement blessé se noie dans son sang sur la pente du piton contraignant le CDG à servir l'arme pour appliquer des tirs de désengagement. La mise en œuvre de l'arme s'avère dangereuse sur la pente arrière du piton et il faut reculer pour permettre la mise à niveau du tube. S'exposant inconsidérément le CDG est touché par un tir ALI d'un TE qui déborde sur l'ouest. Le groupe souffre mais tient bon ses positions. Les CDE reprennent la main pour désengager le groupe. Décision de se replier vers la Base d'assaut pour y constituer un nid de blessés.
Le repli : L'AUX SAN est démuni (plus de sang) et il faut demander aux TE de quitter leur position pour venir en tant que QRF/SAN nous prêter main forte. Las les bruits de moteur du BTR dans l'Est sur la pénétrante n'ont pas été pris en compte et ce dernier pointe son vilain museau blindé dans le dispositif au pire moment possible et fauche les personnels en train de rapatrier les blessés. Il sera traité par Stoner qui utilise l'AT-4 après s'être judicieusement coordonné avec 600.
L'exfiltration : Le groupe se reconstitue en défense ferme avec l'aide des TE qui peuvent ensuite nous extraire avec leur embarcation au plus près de la zone des combats. L'armement organique du navire est utilisé pour appliquer des tirs de suppression sur les positions GAT potentielles. Dépose au passage sur le PIC du GRA pour récupération du navire de Jaune et retour direct vers BTAC.
Conclusion : la mission fut remplie mais le prix du sang fut également acquitté. HVI traitée pour 11 pertes subies / 5 personnels indemnes. SSE non réalisée. Dispositif ENI partiellement réduit. Le bilan est donc juste positif et nous avons frôlé l'échec mission il faut le reconnaitre. Une juste temporisation sur la base d'assaut et l'usage du LGI sur les positions des 14,5 nous aurait peut-être permis d'asseoir notre avantage tactique avant l'assaut. Toutefois je retiens l'intensité des combats alors que nous étions "montés fins" et le fait que le groupe n'a jamais cédé. Confronté aux pires difficultés qui soient il a toujours su collectivement s'adapter à une situation parfois critique. Je note l'excellent comportement des personnels invités que je remercie pour leur sérieux tout au long de cette mission. Je remercie aussi mes camarades R3F pour la confiance accordée pour ce premier lead sur une soirée d'été riche en émotions !
L'aventure continue et vous êtes conviés à la suite des opérations "CORAIL ROUGE" samedi soir