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Le coin des Artistes
Cornac:
Episode 4
Les CRRC sont de parfaites montures pour ce genre d’infiltration. Rapides (25-30kt selon l’état de la mer) et très silencieux à l’approche des côtes (leur moteur de 40Hp est préparé en conséquence permettant de rester inaudible à [classifié] mètres du rivage.
Arrivant à l’entrée de la baie aux dernières heures d’une nuit de niveau 3 (pas optimal car la nuit noire = 5) ils ralentissent et glissent comme des spectres en se fondant dans l’environnement sonore nocturne.
Puis toujours dans le silence le plus absolu ils mettent à l’eau leur DPD (Diver Propulsion Device) permettant de décupler leur distance de mise en place. Discrets et rapides ces « scooters sous-marins » offrent l’avantage de tracter un plongeur lourdement chargé en vue de sa mission à venir tout en économisant ses forces.
Les deux CRRC iront ensuite se poster dans une lagune retirée d’un ilot désert à bonne distance des zones fréquentées par les locaux permettant ainsi d’offrir une capacité de QRF éventuelle si un problème (tactique ou technique) venait à se produire. Les engins seront camouflés avec différentes techniques bien rodées.
Pendant ce temps l’équipe de reconnaissance s’introduit furtivement dans l’estuaire puis en profondeur dans le bras principal du fleuve qui constitue ici la seule voie de communication vers l’intérieur des terres. Les eaux saumâtres et troubles constituent une protection idéale pour masquer les nageurs. Lorsque le jour se lève l’équipe est déjà bien avancée dans le fleuve.
Les heures défilent et l’équipe doit tenir rigoureusement ses paramètres de plongée pour ne pas subir les effets délétères d’une profondeur excessive. Le recyclage de l’O² impose une tenue de palier rigoureuse. En France l’équipement de plongée autonome pour nageur de combat est l’oxymixgers qui fonctionne en circuit fermé ou semi-fermé selon profondeur (profondeur maximum : 25 mètres) Au mélange binaire 60 % oxygène 40% azote ; Circuit fermé - Aucune bulle rejetée.
Utilisé également par les plongeurs démineurs, il permet de fonctionner suivant deux modes : en respirant de l'oxygène pur entre 0 et 7 mètres de profondeur, ou du Nitrox (60% d'oxygène et 40% d'azote) entre 7 et 25 m, profondeur à ne pas dépasser avec cet appareil sous peine de risquer une crise d'hyperoxie.
En remontant près de la surface l’équipe accroche son GPS et recale sa navigation (qui est tout de même suivie « à l’ancienne » soit au cap et à la montre. Les candidats nageurs sont d’ailleurs jugés sur leur rigueur dans ce domaine. La technologie ayant le mauvais goût de toujours vous lâcher quand vous en avez le plus besoin il faut donc savoir faire sans le cas échéant.
Evoluant le long des berges les moins fréquentées il faut veiller à ne pas se prendre dans la ligne d’un pêcheur du cru sous peine de compromettre la mission. A cet effet les itinéraires sont soigneusement étudiés ainsi que les habitudes des autochtones.
Enfin après de longues heures le PIC (point d’insertion commando) est atteint. Les DPD sont laissés au fond du cours d’eau et leur emplacement marqué soigneusement. La sortie de l’eau se fait lentement pour laisser le temps à l’organisme de s’accoutumer à son nouvel environnement. Tels des ombres les hommes se glissent dans le couvert végétal pour y opérer leur mue. De prédateurs aquatiques ils vont redevenir félins et se mouvoir sans bruit dans l’univers monochrome de la forêt profonde.
Une fois enfilé une tenue sèche et laissé leur équipement de plongée dans des sacs lestés l’équipe débute une lente progression en toute discrétion.
L’obscurité retombant l’équipe peut s’infiltrer en souplesse. La technique de combat en jungle impose de suivre un rythme lent pour dérouler ses pas sans bruit et en laissant un minimum d’indice de son passage. Les équipements ne doivent pas s’accrocher à la végétation. Le regard doit « peigner la forêt » du proche vers le lointain car la densité des arbres empêche la focalisation de l’œil. Les hommes communiquent par gestes et l’habitude tactique du drill leur permet une progression tactique fluide et discrète.
Puis l’équipe atteint son PO (Point d’Observation) et déploie son matériel d’observation Long Range avec déport de visualisation. La nature de la cache ne sera pas révélée. Une longue attente peut débuter.
Cornac:
Episode 5
L’observation attentive de l’objectif révèle alors de nombreux indices qui viennent confirmer la nature de l’endroit. Présence de pax armés qui effectuent des rondes ou maintiennent par leur présence constante une vigilance de tous les instants autour du site (sonnettes). Systèmes d’alimentation électrique autonomes (groupes électrogènes) dans une région qui n’en possède habituellement pas, activité anormale qui ne correspond pas aux habitudes des locaux, etc.
« Boss je vois aussi un bloc de clim’ alimenté par un groupe. Seul quelqu’un qui aime son confort ou qui bosse sur du matos fragile peut en avoir besoin… Style un type qui fait de la vidéo…. »
« Bien vu. Regarde aussi le nombre de godasses à l’entrée. Il y a du peuple là-dedans… Sans parler de la bouffe qui rentre et qui ne sort pas… On va compter qui sort se soulager cette nuit… Chouffe où sont les gogues. Ils ont beau croire au paradis éternel faut quand même sortir ch… »
Quelques jours passent et les renseignements s’accumulent permettant de préciser la nature de l’objectif. L’équipe profite d’une averse, lorsque les hommes et les animaux s’abritent, pour prendre ses marques en vue d’appuyer l’action finale.
Lorsque la météo le permet enfin l’équipe met en œuvre un micro drone ultra léger afin de valider le dispositif adverse : le Black Hornet. Cet engin révolutionnaire (18 grammes !) permet d’aller voir au plus près un objectif (à 1,6 km) grâce à la remarquable discrétion acoustique de l’engin.
Transporté sur l’homme l’ensemble est particulièrement ergonomique. L’interface est simple et intuitive. On ne l’entend absolument pas alors qu’il se tient à quelques mètres de vous en stationnaire. Doté de 3 caméras dans les spectres EO/IR il peut évoluer de jour comme de nuit en toute impunité. Produit vedette dorénavant il équipe toutes les FS qui vont « au contact »…
La ténacité et la méthode sont toujours récompensées et la HVI (High Value Individual) se dévoile enfin.
« Bingo on le tient ! C’est lui ! PID sur ‘Arsenic’. Transmets au JOC qu’on a un bon visuel sur notre client. Identification confirmée. En attente d’ordres pour phase 2. »
L’information arrive en temps réel à Bragg dans le PC de JSOC. Un analyste civil résume la situation au chef J35 (ops/plans) en charge de l’opération. La fusion du renseignement et sa vérification permettent de décider en boucle courte, apanage des nations qui possèdent un système de commandement performant.
Avoir des FS c’est bien, pouvoir les utiliser au bon moment et au bon endroit c’est mieux. De rares nations en ont les moyens et surtout une réelle utilité (la volonté politique de s’en servir). La France en fait partie.
Le soir venu dans la cache de l’équipe se tient un rapide briefing pour caler les derniers éléments.
« Gather up guys… Je vous briefe sur la comm que je viens d’avoir avec le JOC (Joint Operation Center). On va y aller les gars. JSOC dit qu’on ne peut pas attendre sinon il risque de nous glisser entre les doigts. Le J2 est catégorique et ils doivent avoir des éléments que l’on a pas ici. On fonce. Mais en souplesse. On s’infiltre dès cette nuit. Demain matin on passe à l’action depuis la lisière. On se met en place par un large débordement à l’ouest dans la jungle. A cette heure-ci on ne devrait pas prendre de risque de croiser un pékin paumé qui rentre des champs. On pivote ensuite par la gauche et on se met en place en base d’assaut.»
« On va devoir agir sans aucun bruit et éliminer un maximum de cibles en silence pour éviter d’avoir à prendre la foudre en retour. Je veux que l’on exploite l’effet de surprise au mieux. On leur tombe dessus au moment où ils ne s’y attendent plus du tout et se barre au pas de charge vers la rivière. On rentre par effraction froide dans la baraque et on joue sur l’effet de surprise. On n’est pas assez nombreux pour y aller en force donc on s’adapte et on domine. On applique les SOP (standard Operation Procedures) et on se rejoint sur EXFIL MAIN. Si c’est compromis on bascule sur EXFIL SECONDARY. On va devoir faire ça tout seul comme des grands car la cavalerie n’arrivera pas tout de suite… On a intérêt à être bons les gars c’est moi qui vous le dit. Mais vous pouvez le faire vous êtes les meilleurs…»
« Oulah… si le Boss nous passe la brosse à reluire c’est que ça va vraiment être chaud… J’adore… :) »
« Peach tu vas nous couvrir depuis ici. Toi seul aura une vue d’ensemble du dispositif et tu pourras nous appuyer. Chouffe aussi les routes en cas de renforts impromptus. J2 (Le service RENS) pense que la région grouille de vermines prêtes à se faire sauter la terrine pour pas cher. Faudra vraiment faire gaffe pour l’EXFIL. Tu gardes les comms avec la 117F avec toi. Tu fais le lien avec le JOC via le drone qui va nous appuyer en permanence. Tu seras nos yeux et nos oreilles. Ton rôle est critique. Tu ne te rates pas… Good for you ? »
« Good for me Boss… »
« Ok nickel je n’en attendais pas moins de toi… Bon allez on va manger une MRE (Meal Ready to Eat : ration US lyophilisée pas vraiment fun comparée aux nôtres) et s’hydrater à fond car on n’aura pas de petits déjeuners… »
« Ceux d’en face non plus…. »
En silence le team se prépare et s’apprête à progresser le long d’un itinéraire préétabli qui aura été modélisé et travaillé par l’équipe en back office en appui RENS de l’équipe action sur le terrain. Le reach back permanent en opération est la clé du succès des opérations modernes. Capacité de travail et d’analyse, accès aux outils informatiques puissants, obtenir un VERT politique en temps réel, etc.
C’est ce qui fait la différence entre les « commandos » des forces conventionnelles (ex : GCP en Fr ou Rangers aux USA) et les « commandos » des forces spéciales (ex : 1er RPIMa/13ème RDP/CPA 10/CdO Marine en Fr ou Delta Force/SEAL Team 6 aux US). C’est bien l’effet stratégique et la sensibilité politique de l’objectif qui imposent une chaine C2 spécifique en boucle courte.
La valeur des uns ou des autres n’est pas remise en cause bien sûr. Mais il faut bien reconnaitre que les FS possèdent des moyens techniques et un entraînement (et des textes qui vont avec !) un poil plus poussés qu’ailleurs ;-)
Au petit matin les acteurs sont en place pour le lever de rideau.
« Boss tu vas rire… ou pas. Le brouillard monte de la vallée et je n’y vois rien dans les fonds… Impossible de déceler si ça va monter du village… Je vois tout juste l’objectif… Le JOC qui a le retour vidéo du drone recommande d’accélérer le mouvement avant que le soleil ne se lève car ensuite ça dissipera la nappe… Je compte deux pax statiques sur l’avant de la baraque, une patrouille de deux qui tourne autour et une autre sentinelle au nord elle aussi statique. Ils n’ont pas l’air très réveillés…
…Stand-by ça bouge…. Confirmé on a un pax qui sort… C’est « costaud » je te parie qu’il va tourner à gauche et aller s’isoler… Ne bougez surtout pas il avance vers vous…»
Cornac:
Episode 6
En en effet sur l’objectif un Tango sort pour répondre à l’appel de la nature…
« Eh Wang alors quoi on dit plus bonjour ! Tu es pressé on dirait !! »
« Ta gueule je te couperais la langue si tu n’étais pas complètement bourré… Y’en a marre de bouffer du riz avarié… la prochaine fois on fera venir une sœur du village et au moins on aura une bouffe convenable ! »
« Tu parles tu dis ça car tu vas encore vouloir l’épouser pour la nuit ! Pervers que tu es…»
« Taisez-vous bande de faibles ! Abu Musab dort encore ! Si vous le réveillez il sera furieux et vous devrez aller travailler au labo dans les produits chimiques et vous allez encore vous plaindre ! Méditez et priez plutôt ! »
Dans toute organisation on a toujours un fayot plus zélé que la moyenne qui fait la police et fait son malin…
Mais l’heure du « top action » a sonnée et le rideau se lève sur une scène où tout le monde n’est pas encore conscient du rôle qu’il va tenir… Pour nombre d’entre eux il s’agira d’un dernier rôle tragique.
Le premier à passer à l’acte est le plus agile des SEAL qui est aussi un expert en techniques de combat à mains nues. Débarrassé de son sac et de son arme longue il peut approcher furtivement son objectif…
D’un rapide mouvement une clé d’étranglement commando est appliquée déniant par la même tout bruit parasite qui pourrait alerter le voisinage. Pris par surprise le djihadiste ne peut s’opposer à son sort. Son corps s’agite alors pris de violents soubresauts lorsque l’organisme privé d’oxygène s’active en tous sens pour tenter d’échapper à son destin. Ses jambes pédalent dans le vide car la différence de gabarit entre l’occidental bien entraîné et le petit asiatique ne joue pas en sa faveur. La lutte inégale s’achève en un bref soupir.
Pour faire bonne mesure et s’assurer qu’il ne pose plus aucune menace une rapide torsion du cou en le déposant à terre sectionne la moelle épinière au passage. Son corps et son arme sont ensuite ramenés en arrière à l’abri des vues éventuelles.
Les suivants sont les deux sentinelles qui tournent en patrouille au large de la maison. Surgissant dans leur sillage les deux hommes sont éliminés à l’aide de HK USP MK23 en 45 subsonique. La grosse ogive de 11,43 emportant la moitié de l’occiput du candidat.
Plus de son plus d’image d’un coup. Un tir létal étouffé par le modérateur de son (fabriqué par Knight Armament en Floride / 28 dB) qui ne laisse aucune chance de commenter ce qui leur arrive. Le sol spongieux et la végétation absorbant le bruit des corps qui s’affalent comme des poupées décharnées.
Le quatrième sera celui qui s’est isolé, laissant imprudemment son arme à l’extérieur de la petite maison dans la prairie… Un bref conciliabule se chuchote alors entre le chef et son adjoint qui sont les mieux placés pour l’éliminer dans cette configuration.
« Boss on lui fait le coup du photomaton ? »
« Ok, tu ouvres et je lui tire le portrait… »
Ils se glissent alors au plus près de la cahute et préparent leur action en se coordonnant par gestes. Les borborygmes d’aisance émis par leur cible masquent les légers frottements de l’approche face à la porte.
Les heures d’entraînement payent leurs dividendes et d’un même élan la porte s’ouvre d’un coup et la stupeur marque le visage du fanatique qui reste paralysé dans la lumière ne parvenant pas identifier qui se tient en face de lui.
« Dis bonsoir salopard…» laisse échapper à voix basse le chef de mission tout en pressant la détente. L’ogive de 5.56 vient ensuite mettre de l’ordre dans les pensées confuses et pseudos religieuses du terroriste qui croira un bref instant arriver au paradis en voyant la lumière blanche…
Les restes de sa pitoyable cervelle collés sur le mur serviront d’ultime épitaphe à une vie de fanatique sanguinaire qui trouve là une fin à la hauteur des horreurs qu’il a pu commettre de son vivant. Qu’ils sachent tous qu’on ira toujours les trouver là où ils se cachent et qu’on a la mémoire longue…
Mais pendant ce temps l’heure tourne et il est temps de passer à l’objectif principal. Peach resté sur son point haut prépare son tir. Avec un canon de 16’’ et une ogive de 150 grains il peut envisager une vitesse initiale d’environs 820m/s. Cela donne une chute d’environ 4 mètres à 650 mètres soit 62 clics. Pour un vent latéral (90°) à 1 m/s il aura une dérive d’environ 35 cm soit 5 clics donc 10 clics pour 2m/s (vent calme). 7 clics pour un vent à 2m/s à 45°.
Temps de vol d’environ 1’’10 qui permet de calculer le report de tir en le divisant par le temps de déplacement de la cible sur 10 millièmes. Avec un canon de 20’’ on peut gagner 30 à 40 m/s donc un gain d’environ 20 cm de chute à cette distance (plus ou moins 3 clics). Moins 5 cm en dérive vent. Temps de vol d’environs 1’’ à 650 mètres.
Un projectile de 150 grains permet une vitesse initiale acceptable. Idéalement une sierra match encartouchée par une marque fiable (Lapua, Norma, Ruag, Men, éventuellement Remington), éviter les Sellier & Bellot et autres fabricants des pays de l’Est.
Un projectile de 168 ou 170 grain aura une vitesse initiale plus faible (plus ou moins 780 m/s) mais une résistance au vent légèrement supérieure et un taux de chute plus faible à longue distance (au-delà de 600 mètres) donc, la plus-value est discutable, d’autant qu’avec une température élevée, un projectile lourd génère une pression plus importante qui risque de provoquer des percements d’amorces.
(paragraphe dédié à la section TE... ;))
« Boss je suis prêt »
« Ok à ton top et toi et Joe vous traitez les deux clients sur la façade. Faut que ça tombe de façon synchro. »
Cornac:
Episode 7
« Peach paré sur le client du perron…. »
« Joe paré sur le client assis… il ne bouge pas d’un poil tellement il est rôti… Je crois qu’il pourrait détonner à l’impact avec les vapeurs….piece of cake… »
« Attends…. Encore…. Le gars du perron bouge encore…. Là…. Ça ne va pas tarder… A zéro : 3….2….unité….zéro »
Les deux sentinelles neutralisées le trinôme de choc se lance à l’assaut de la maison d’un bond. Rapidement sur le palier ils choisissent de s’introduire par la porte de droite l’autre étant couverte par le TELD (Tireur d’Elite Longue Distance/sniper) posté sur la hauteur. Ils s’assurent que l’ouverture ne possède pas de système mécanique de protection puis préparent la colonne d’assaut pour une entrée « froide » (sans brêchage explosif).
La porte est ouverte en silence dévoilant l’antre de la bête.
D’un seul mouvement huilé parfaitement synchronisé par des heures de drill en CQB (Close Quarter Battle) l’équipe effectue une entrée croisée et couvre tous les angles de la pièce en moins d’une seconde et demi soit moins que le seuil de réaction d’un adversaire potentiel.
Nick s’engouffre alors dans la pièce voisine mais la rupture de discrétion est consommée et un cri d’alarme rauque retentit dans l’arrière de la maison. Le premier djihadiste à sortir d’un bond est cueilli à froid en franchissant la porte d’une courte rafale bien ajustée sans même pouvoir relever son arme.
Il s’écroulera, emporté par son élan, dans la salle de prière en maudissant l’infidèle qui vient faire irruption dans ce qu’il croyait être un refuge secret et inviolable…
Abu Musab, le leader fanatique, réalise qu’il est attaqué et pousse alors son plus fidèle garde du corps devant lui pour qu’il aille combattre la menace qui vient de faire irruption dans sa tanière.
Il faut alors exploiter à fond l’effet de surprise et Nick décide sans attendre ses équipiers de se confronter physiquement au danger. Il vient littéralement buter sur le combattant ennemi et d’un mouvement réflexe écarte le canon de son arme d’un coup de pied tout en l’engageant à bout portant. Un demi-chargeur lui sera vidé dans l’abdomen labourant sa poitrine et le neutralisant d’un seul coup.
Saisissant l’opportunité de la mêlée qui bloque la ligne de tir de l’assaillant Abu Musab se recule vivement en arrière tout en dégainant son arme puis d’un bond de cabri soudain il bascule par la fenêtre ! Son autre garde du corps pendant ce temps ne peut que constater du coin de l’œil que son chef le laisse affronter seul la menace… et quelle menace… Le room service du soir n’a rien de souriant et le compte à régler est vite soldé.
Cornac:
Episode 8
Un double tap bien ajusté vient transformer la tête du combattant djihadiste en citrouille d’Halloween. Lui qui rêvait de gloire religieuse se retrouve élu star du plus court métrage qu’il ne tournera jamais juste devant la caméra où son leader enregistrait la veille encore ses messages de haine à l’encontre de l’Occident chrétien.
Dans la pièce voisine Nick n’a que le temps de se débarrasser de son adversaire qui glisse au sol à ses pieds en gémissant une plainte litanique traditionnelle censée lui ouvrir les portes de son paradis. Il tire alors une courte rafale au jugé à travers le mur de bois pour tenter de ralentir le fuyard.
Il se précipite alors à la fenêtre au moment où de la pièce voisine lui parvient le signal que la menace est neutralisée : « Clear ! »
« Il a filé !!! Mais je l’ai touché !! Il perd du sang !! Peach as-tu vu passer Arsenic ?! Il s’est tiré par la fenêtre !! »
« Négatif Boss je ne vois pas l’arrière de la baraque ! Mais j’ai vu un mouvement sur la droite. Il n’a pas pu aller bien loin. »
« Affirm et vu la quantité de sang qu’il y a ici il n’ira pas loin… Allez on sort et on remonte la piste ! Couvre-nous ! »
Et en effet la piste est clairement visible. Arsenic saigne abondamment. Il fut atteint par une 5.56 qui lui a touché une artère et il laisse une trace bien marquée au sol. Un individu normal se serait écroulé au bout de quelques mètres mais stimulé par les drogues de synthèse prises de façon régulière les combattants du bout du monde peuvent développer des capacités insoupçonnées…
« En avant mais en sureté ! Il doit nous attendre de pied ferme dans cette cahute en tôle… On va enfin savoir ce qu’il y a dedans… mais j’ai mon idée… Allez on y va mollo et en silence… On ne traîne pas, le soleil se lève… Peach demande au JOC l’état des COMMS dans la région. »
Arrivé devant la cahute Nick préfère ne prendre aucun risque et lâche une courte rafale dans la porte. Puis il fait signe d’ouvrir celle-ci.
Mais cette précaution se révèlera superflue. Arsenic git au sol, inerte.
« Bingo on l’a trouvé. On checke et on rend compte pour la PID ».
Abu Musab alias « Arsenic » est effectivement neutralisé. Il a tenté, dans une ultime tentative, de se soigner mais la perte de fluide était létale et son organisme privé d’oxygène s’est finalement asphyxié. Dans un réflexe ultime il a également voulu s’injecter une dose de sa drogue miracle mais privé de force il ne put achever son geste désespéré.
« C’est bon c’est bien lui. PID confirmée. C’était bien un labo de drogue cette cahute… Allez on prend un échantillon d’[classifié] pour les RENS. Idem pour la dope. M’étonnerait pas qu’on la retrouve chez nous cette m….. Bon par contre sa radio est allumée… Il a dû appeler ses petits copains ! Allez faut pas moisir ici on file sur la baraque pour la phase SSE et après on va dégager au trot ! » (Sensitive Site Exploitation).
« Ok Boss c’est parti ! »
Les liens entre les réseaux criminels et le djihadisme ne sont plus un secret. Les intérêts des uns et des autres pouvant parfaitement s’accommoder jusqu’à un certain stade.
L’équipe revient à la pièce principale et prend en compte méticuleusement chaque élément d’intérêt RENS tel que [CLASSIFIE]. Au moyen de petits APN (appareil photo numérique) la scène est figée et sera analysée par la suite. Les téléphones et autres éléments sensibles sont soigneusement emballés. Le crâne de l’agent décédé également.
La pièce de vie révèle à son tour de précieux indices. « Peach transmets au JOC : ils étaient armés comme des porte-avions, on a une 12,7 en batterie sur la façade qui donne sur la vallée. Une arrivée en hélico n’aurait pas été une bonne idée… Good call l’assaut en souplesse… On a aussi un coin santé assez retaillé avec des médocs données par les bonnes ONG du coin… il y a un vieil ordi qui tourne en local. Je récupère le disque. »
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