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« Dernier message par Batyuk le 05 Mai 2025, 20:41:22 »
Compte rendu – Mission de contrôle de zone – 02/05/2025
Équipe : Jaune - 300
Composition :
- Llorkan (Chef de groupe – Jaune)
- Kratinho (Chef d’équipe)
- Marco (Grenadier Voltigeur)
- Batyuk (Grenadier Voltigeur)
*L’air est lourd, saturé de poussière brûlante et d’adrénaline. Dans ce couloir étroit, le moindre souffle résonne comme un coup de canon. Les murs enferment la chaleur, la renvoie sur nous comme une onde suffocante. La sueur me coule dans les yeux, salée, acide, mêlée à la poussière qui me ronge la cornée.
Je suis en deuxième position. Devant moi, Marco. On ne peut avancer qu’à un par un. Le moindre pas de côté, et c’est un mur. Le moindre mouvement de trop, et c’est une cible offerte. On attend. On scrute. Et eux, là-dehors, rôdent.
Le précipice au bout du couloir est une gueule béante. On ne voit rien. Juste des ombres, parfois une silhouette, un éclat de lunette … puis le feu. Une balle. Puis deux. Le casque de Marco vibre, puis il s’écroule. Un hurlement étouffé. Du sang. Partout. Éclaboussé sur mes gants, sur mon visage, sur le sol poussiéreux. Il respire encore. On hurle pour le couvrir, pour le soigner, pour ne pas flancher.
Mon doigt reste collé à la détente. Mais je ne vois rien. Juste cette foutue lumière crue du dehors et l’obscurité d’un ennemi qui se faufile, joue avec notre peur. Ils apparaissent, disparaissent. Fantômes. Prédateurs.
J’ai une grenade en main. Dernier recours. Je calcule l’angle, je la lance.
Elle tape un bord.
Silence.
Puis un bruit sourd.
Elle retombe dans le couloir...
Mon cœur s’arrête...
Je hurle. Je pousse. Je tire. Je jette tout le monde en arrière. L’explosion souffle mes tympans et arrache un pan de mur. Ma main vibre encore. Je crois que j’ai été touché. Mais je suis debout.
Je sens l’odeur âcre de la poudre, du métal chauffé, du sang encore tiède qui sature mon gilet. Le hurlement de Marco continue. Les ordres claquent à la radio, mais je n’écoute plus. Je regarde fixement l’entrée, la fumée qui se dissipe lentement, comme un rideau sur une scène infernale.
Je suis trempé. De sueur. De sang. De peur. Mais vivant.
Et prêt à retourner dans l’enfer.*
Phase 1 : Préparation et briefing
Le jour décline lentement sur la steppe poussiéreuse. Shaun délivre un briefing clair et limpide : mission en deux phases, d’abord la prise de Zoulou Unité, un poste d’observation sur hauteur, puis sécurisation d’un village en profondeur. Équipement standard, HK416A5 en main et AT4 sur l’épaule. L’ambiance est studieuse, la pression est contenue. Chacun sait ce qu’il a à faire.
Phase 2 : Approche et premiers accrochages
La progression s’organise en RAME, fluide et silencieuse. Je suis opérateur mitrailleuse, les yeux rivés sur l’horizon à travers les mirages. L’approche est calme jusqu’aux 300 derniers mètres, où quelques tirs épars viennent fissurer notre tranquillité. Pas de blessés, mais le rappel brutal : nous sommes en zone hostile.
Phase 3 : Prise de Zoulou Unité
L’objectif se dessine, simple camp perché avec un radar au centre. Un PAX est repéré à travers une fente de casernement, mon 5.56mm le touche mais ne l’achève pas. L’assaut est méthodique : on nettoie d’abord les abords, puis on entre. La zone est sécurisée, le contact traité sans accroc.
Phase 4 : Défense et accrochage sévère
Nous devons tenir la façade nord. Un couloir exigu nous lie à une zone rocheuse impraticable, transformant l’accès en piège. L’ennemi s’y engouffre, invisible jusqu’à ce que son visage émerge pour tirer à bout portant. L’un des nôtres tombe blessé. L’espace est si réduit que nous devons nous relayer à tour de rôle sans visibilité ni couverture efficace.
Je tente une grenade, mais le haut du couloir la dévie… Elle retombe à nos pieds. Je pousse tout le monde hors du piège de justesse. Frayeur. Brûlure. Mais chance. On s’en sort, et on repart au combat. Après un long échange, nous finissons par repousser l’assaut.
Phase 5 : Reprise de la progression
À pied à travers le désert. Le sol craque sous nos pas, le souffle des rotors au loin rassure. L’Aéro fait son office. Sur une crête, une dizaine de GAT. On se déploie, ligne de tir impeccable. Le LGI envoie l’orage. Les tirs claquent, puis plus rien. Le sable retombe. Zone pacifiée.
Phase 6 : Soutien à 600 et franchissement du talweg
Le groupe 600 tombe dans une embuscade sans appui. Nous nous redéployons au pas de course, Marco est touché légèrement. Le talweg en contrebas est piégé. Je tente de le nettoyer à la grenade, un PAX est traité, puis on traverse. Quelques habitations à fouiller.
Je reçois l’ordre de "coiffer" un bâtiment. Je comprends mal, entre avec Marco qui est déjà dedans… son arme lève par réflexe. Un souffle de trop, et c’était le tir fratricide. Erreur critique, signalée par Kratinho, puis rappelée plus tard par Llorkan. Leçon comprise. 1 GV par bâtiment, pas plus.
Phase 7 : Nettoyage d’Oscar
Nous arrivons à Oscar, dernière zone. En attente derrière un tuyau de béton. Ordre : patrouiller, mais ne pas entrer. Ville hostile, rues étroites, fenêtres menaçantes. Plusieurs PAX sont repérés et traités au fil de notre avancée. Quelques blessures, mais rien de grave. La tension est palpable, chaque coin est un piège potentiel. En fin de ville, l’ordre tombe : RTB.
Phase 8 : Retour
On rejoint les véhicules, poussiéreux, transpirants, mais entiers. Le soleil est tombé, la chaleur aussi. Fin de mission.
Bilan de mission
- 9 PAX traités (sur ~25 pour tout Jaune 300)
- Zoulou Unité prise, Oscar nettoyé
- Soutien efficace à 600
Retours d’expérience
Réussites :
- Excellente coordination avec un effectif conséquent : dimension immersive et intense
- Maîtrise de plusieurs formations tactiques (colonne décalée, perroquet, tiroir)
- Bonne discipline sous pression
Axes d’amélioration :
- Renforcer la compréhension des rôles et positions dans le feu de l’action (nettoyage CQB, couverture d’axe, positionnement en équipe)
- Répéter les drills de manœuvre jusqu’à automatisme
- Beaucoup de blessures par rapport à la présence hostile
Conclusion :
Une mission dense, exigeante, marquée par une forte cohésion d’équipe. Les erreurs ont été formatrices, les engagements réalistes, les progressions tendues mais globalement bien menées. Il reste du travail sur la fluidité des réactions en zone urbaine, mais le cap est clair. On apprend. On progresse. Ensemble.