20190824 CR MISSION TANOAUne mission technique marquée par une mise en place aéroportée par TARPON suivie d'un débarquement d'un Groupe mécanisé.
RAPPEL DE LA MISSION :
Afin de conserver l'initiative dans la zone d'opération je veux mener une action Aéromaritime sur la frange littorale afin de surprendre l'adversaire dans son sanctuaire .MEDO : La zone sud de l'archipel est fermement tenue par les GAT où ils s'estiment invulnérables dans leur sanctuaire. L'accès par voie routière est facilement décelable car l'île est desservie par un unique pont qui arrive dans la localité d'Harcourt par le Nord où certaines complicités auront tout le loisir de donner l'alerte. Afin de bénéficier de l'effet de surprise il faut arriver par une direction inattendue. La liberté de mouvement aéromaritime permet de faire manœuvrer la Force sur la "profondeur stratégique" de l'ENI et de débouler directement sur son centre névralgique. Le village de Bua Bua (Objectif BRAVO) abritant nécessairement une partie des cadres et des hommes de troupes on peut supposer qu'ils seront avec les familles au repos donc plus vulnérables. Un point de débarquement au plus près doit permettre un effet de surprise et de choc qu'il faut exploiter tout en coupant l'axe d'arrivée des renforts.
Affectation des personnelsCDO et CDG JAUNE: Cornac / Medic Linux / VHL Fennek en V2
300 : Yop / Chep / Goten / VHL VBCI en V1
600 : Llorkan / Djinn / Stoner / Kobra / embarqué dans V1
EXECUTION :
TEMPS 0 : Préparation : Préparation de la mission et mise en place des vecteurs sur zone. Les VHL sont préparés avec tous les matériels nécessaires dont des équipements de l'homme de remplacement (vestes et sacs) afin de pallier à toute perte éventuelle liée à la mise en place maritime. La mise en place de la barge sur une quinzaine de kilomètres requiert une bonne heure entre chargement des VHL et navigation (à 10kt/18Km/h on a le temps de parler aux mouettes...). La barge est prise à partie durant le début de son transit par un pion ENI non identifié à terre obligeant à manœuvrer en urgence tout en claquant les contremesures fumigènes embarquées. Ces dernières auront permis d'éviter un deuxième tir certainement. Les vecteurs nautiques sont vulnérables lorsqu'ils manœuvrent près des côtes. Une coque grise est un aimant à missiles (ou à torpilles)… Variantement de l'itinéraire plus au large rallongeant substantiellement cette phase.
TEMPS 1 : Tarpon : Après un briefing et un équipement collectif efficace (merci aux instructeurs présents) le groupe est embarqué dans un HM COUGAR pour un saut de mise en place par
TARPON sur la barge ancrée au large en attente. La navigation de l'hélico est rendue difficile à haute altitude à cause de la nébulosité. Vol en conditions IFR (Instrument Flying Rules) en utilisant l'horizon artificiel et FMS (Flight Management System) pour les caps affichés. Le personnel du groupe commandement réalise un saut à ouverture basse (HALO High Altitude Low Opening) tandis que les personnels 300/600 ouvrent en altitude (HAHO High Altitude High Opening ou SOGH Saut Ouverture Grande Hauteur) puis une dérive sous voile pour un point d'immersion à 200m de la plage. Ceci doit permettre une reconnaissance du point de débarquement et de ses abords. Déceler tout minage ou obstacles éventuels, gradient de pente, nature des fonds permettant aux engins de ne pas rester enlisés, etc. La prise en compte du LCM est réalisée par Linux sans encombres tandis que la mise à l'eau de l'infanterie est décelée par des sentinelles contraignant le groupe à changer de point d'insertion commando (PIC).
TEMPS 2 : Mise à terre : Le changement de milieu est un moment critique pour des nageurs de combat qui sont vulnérables si décelés. Le groupe annonce par mot code que la plage est compromise; Le PC volant restant à portée radio est en mesure d'assurer la coordination NEB/radio avec la barge pour suspendre la manœuvre. Le groupe INF débarque plus au nord et parvient par une manœuvre en ciseau à réduire les quelques pax venus fouiller les abords. Une fois réarticulé le groupe peut sécuriser le point de débarquement et la barge reprend alors sa navigation. La fonction C2 (Command and Control + reachback vers le PC) est maintenue par liaison radio LP et NEB. Le HM PC peut rentrer. La BOA Alasaï est sollicitée pour un éventuel appui Mortier mais la situation sur zone est sous contrôle. Le commandement est réarticulé, les VHL sont débarqués et les personnels se reconditionnent avec des tenues sèches. L'axe a été préalablement miné en amont et en aval pour éviter d'être surpris durant cette phase délicate.
TEMPS 3 : Le Choc initial : Afin d'exploiter l'effet de surprise, car le temps joue contre nous et à chaque instant un blindé ENI peut déboucher et brutalement gâcher l'ambiance, le groupe se lance rapidement vers l'objectif BRAVO sanctuaire des GAT. 600 s'infiltre le long de l'axe appuyé par V1. Très vite l'ENI se dévoile et le premier contact nous inflige une perte. Sans laisser le temps à l'adversaire d'exploiter ce revers le groupe monte à l'assaut pour bousculer le dispositif retranché sous l'appui des feux portés par V1 et V2. L'ascendant est rapidement repris. V1 déborde l'objectif tandis que V2 suit au plus près la progression du groupe débarqué. Le village est conquis et la fouille permet de recueillir du RENS.
TEMPS 4 : Le Périph : L'infiltration mécanisée peut reprendre le long de l'axe Nord. L'utilisation des optiques des engins doit permettre de déceler au loin tout mouvement au travers de la baie voire d'appliquer des feux longue portée par missile si besoin. Un bouchon de mines AC est posé sur un carrefour pour INT toute infiltration ENI. Le groupe aborde la périphérie de l'objectif LIMA (principale agglomération de l'île). Ces faubourgs sont tenus par des personnels en patrouille. Ils seront méthodiquement réduits par les feux conjugués du groupe INF/VHL.
TEMPS 5 : La ville : Le combat en ZURB recèle de nombreux dangers pour une force assaillante et notre rapport de force est bien mince aussi il ne faut prendre aucun risque pour préserver notre puissance de feu mécanisée. La conjugaison de 600 débarqué et V1 en soutien direct permet d'éviter les embuscades RPG. Le RENS GE se révèle rassurant et les VHL peuvent alors flanc-garder la manœuvre tandis que 600 fouille l'hyper-centre. Las un tireur isolé dans un recoin nous inflige une perte. Les soins sont prodigués par le MEDIC de V2 et la ville est conquise après avoir réduit les résistances résiduelles.
TEMPS 6 : L'aéroport : En débouchant sur la lisière Nord de l'agglomération 600 décèle une patrouille sur la piste de l'objectif "CdG". Les VHL sont tenus en retrait pour ne pas dévoiler notre approche; 600 s'infiltre en souplesse jusqu'au terminal pour se poster puis parvient à détruire cet ENI. Durant l'action V1 débouche au Nord en appui tandis que V2 déborde par l'Est en traversant les pistes. Un PU SPG se révèle alors et applique des tirs non ajustés. V1 est chargé de le traiter. Après quelques minutes d'incertitude pour localiser la position de l'intrus ce dernier est détecté au loin et engagé au canon de 30 avec succès. L'ENI reprend alors ses tirs indirects au mortier sur nos positions. Le dispositif remotorise 600 et décale rapidement vers le bout de piste NW pour ne pas rester dans le réceptacle. L'adversaire ne parviendra jamais à anticiper nos déplacements ni à régler son artillerie avec efficacité tout au long de la mission. Il aura toujours ce temps de retard qui démontre que nous conservons l'initiative et lui imposons notre tempo tactique.
TEMPS 7 : Retour BOA : Le trajet vers la BOA Alasaï s'effectue par un itinéraire détourné afin de demeurer imprédictible tout en infligeant des pertes à l'ENI qui a pu se retrancher ailleurs. Nous débouchons ainsi dans un village reculé qui ne s'attendait certainement pas à recevoir de la visite à cette heure tardive. Des GAT mécontents livrent alors un baroud sanglant qui scellera leur destin tragique. Cette ultime action de vive force est remportée sur le fil toutefois. Il est temps de rapatrier le groupe à l'abri des murs de la BOA où peut se tenir un debriefing riche d'enseignements et d'échanges chaleureux après cette mission aussi intense que sympathique car menée avec de valeureux combattants qui n'auront pas démérité.
CONCLUSION : Une mission dense et cadencée qui fut exigeante pour tout le monde car la méthode de mise en place requiert une maitrise technique tant sur le plan individuel que collectif afin que l'effet de surprise puisse porter ses fruits. Le bilan de la soirée est tout de même satisfaisant car hormis deux pertes pour 9 participants nous n'avons pas subi de casse VHL et pu détruire un volume d'ENI non négligeable. Le combat interarmes mécanisé est tout aussi intéressant et la coopération avec les personnels débarqués fut équilibrée. Les VHL ne faisant pas de prédation d'objectifs mais assurant une juste synergie tactique lors des phases de combats rapprochés. Un grand satisfecit pour nos invités qui se sont montrés totalement investis dans leurs rôles respectifs. Vous êtes les bienvenus à nos cotés. Merci à mes camarades R3F pour leur confiance et leur compétence au combat. C'est bien vous qui êtes l'âme de ces soirées.
Que ces CR permettent à ceux qui sont au loin de nous suivre
L'aventure continue et l'opération "CORAIL ROUGE" reviendra bientôt sous la houlette de l'EM très certainement.