Pendant ce temps sur un rivage éloigné de la Méditerranée.... La situation tactique du moment exige une discrétion certaine. Pour cette raison le CPCO (Centre de Planification et de Conduite des Opérations) décide d'engager un "bateau noir" pour évaluer la situation et rendre compte de ses observations... Silencieux et furtif il glisse dans les abysses tel un spectre... SNA de la classe
RUBIS, le PERLE est le dernier entré en service.
Ses mats optroniques lui permettent de capter [
CLASSIFIE] / un certain nombre d'informations... Il vient par la suite affleurer le dioptre pour évaluer très rapidement la SITAC et déceler toute menace éventuelle. Son périscope d'attaque sorti dépasse à peine à la surface mais l'oeil aguerri de son Pacha a déjà fait un tour d'horizon. Aucun bateau militaire ou civil dans le périmètre. L'opération peut commencer. Paris donne son VERT ACTION.
A bord une équipe très spéciale se prépare depuis déjà de longues minutes. Insérés dans les tubes lances torpilles de 533mm les deux
nageurs de combat du commando Hubert s'apprêtent à passer à l'action. A peine extraits de la coque ils vérifient leurs équipements et sanglent leur sac étanche avant d'entreprendre une longue nage d'approche. Reliés entre eux par une sangle de 2m ils vont ainsi palmer de longues heures avant d'atteindre un point précis sur la côte.
Arrivés au bon endroit ils émergent en silence le visage recouvert d'un filet de camouflage. Dans le ressac des rochers ils sont indécelables. L'écume et les algues masquent opportunément leurs formes. Un observateur fortuit ne verrait rien. Une sentinelle aurait un temps de retard... Le SIG 550 est connu pour sa précision et ces hommes sont entraînés à faire but dans toutes les conditions. Mais la mer resterait leur meilleur refuge en cas de rupture de discrétion.
Une fois certains de leur objectif ils prennent pieds sur la plage à vérifier en profitant de la présence d'un vieux ponton qui servira de guide pour matérialiser la suite des opérations. Afin de garantir celle qui doit venir ils cartographient soigneusement toute la zone : gradient de pente, courants marins, zone de ressac, présence de rochers ou de récifs, nature des fonds, solidité et résistance, etc...
Une fois à terre ils sortent leur matériel de déminage pour s'assurer que la plage est claire de tout piège éventuel. A l'issue ils pourront transmettre un compte rendu détaillé qui permettra de déclencher la phase suivante.
Le lendemain matin un LCU arrive sans encombre depuis le large et le ventre d'un BPC. Il vient débarquer une section de Génie Combat qui a pour but d'ouvrir une route pour permettre les mouvements à venir...
Les véhicules de Génie sont généralement lourds et durcis et rappellent de lointains ancêtres de l’ère du crétacé parfois. Les engins chenillés ont depuis leur apparition sur les champs de bataille de la première guerre mondiale toujours inspiré la crainte et le respect...
Par la suite la SAED du
2ème REG se met immédiatement en mouvement sous les ordres rauques et gutturaux des cadres qui alternent leurs consignes de puissantes injonctions... La discipline de fer de cette prestigieuse entité leur permet de relever tous les défis possibles. Rien n'arrête un sapeur légionnaire... Aussi leur concentration est maximale lorsqu'ils débutent le déminage de l'axe.
La vigilance et l’œil aiguisé du sapeur de tête ont permis à ce dernier de déceler un emplacement suspect. Un pneu trop neuf, sans poussière, et quelques indices imperceptibles que seul un spécialiste peut reconnaitre... Il rend compte à son sergent qui interrompt alors la progression. Le temps de débarquer un adjoint mécanique du ventre du blindé et le petit chenillé va alors vite confirmer le doute initial : un obus piégé, relié à un GSM... Les brouilleurs jouent leur rôle à plein et ce dernier ne peut être déclenché à distance. Il faut toutefois une intervention manuelle pour le désamorcer. L'homme qui s'avance dans sa lourde tenue de protection est conscient que sa première erreur sera également la dernière. Il marque donc un temps d'arrêt avant de s'approcher pour vérifier les abords. L'ennemi ayant parfois le bon goût de piéger les abords de la charge principale...