Insertion fluviale pour une Equipe de Recherche du 13ème RDP. Par une météo difficile qui étouffe les sons et dissuade les curieux de sortir, l'ER peut s'approcher de sa zone de travail en toute discrétion et débuter son approche en souplesse.
Après s'être éloigné de son PIC (Point d'Insertion Commando) l'ER fait une courte halte en silence pour recaler sa navigation.
L'ER atteint la lisière afin de prendre des vues. Une patrouille de Mi-24 Hind confirme que la zone est fermement surveillée…
Puis un objectif juteux se dévoile de l'autre coté de la vallée… Antennes bourdonnantes et troupes qui s'affairent inconscientes d'un danger qui rôde au loin dans les marges de la zone sous contrôle… Des yeux indiscrets ont repéré le centre opératif de la manœuvre et vont bientôt y mettre un terme.
L'équipe a déployé sa PRC 117 et transmet son Joint Tactical Air Request (JTAR) à l'aide d'une liaison SATCOM (transmission satellitaire sécurisée) directement à l'ASOC (Air Support Operation Center). La demande est traitée en priorité et aussitôt une paire de chasseurs est taskée pour soutenir l'ER au contact.
Une patrouille de A-10 "
push" immédiatement vers le Target désigné en très basse altitude. Pendant l'INGRESS le Chef de Patrouille switche frénétiquement ses radios sur la fréquence de l'AWACS pour avoir une PICTURE (SITAC Radar) aussi claire que possible de la SA (
Situation Awareness). Puis il insère les coordonnées de l'objectif dans sa centrale à inertie. Recalage et cross checke des points L-16 (liaison de données tactique). Préparation de l'armement. Une fois paré il est temps de contacter le JTAC (
Joint Terminal Attack Controller).
Le pilote reçoit en DACAS (
Digitally Aided Close Air Support) les informations de la "9 Line" (formulaire de demande de tir OTAN standardisé) qui précise la position et la nature de l'objectif. Il peut alors effectuer un "
First Run Attack" qui lui permet de tirer dès la première passe. Il place son équipier en
trail à 2 nautiques (colonne) et après avoir acquis la certitude d'être verrouillé sur la bonne cible (corrélation des capteurs/INS + autorisation de tir du JTAC) décoche un AGM "Maverick".
Les tirs longues distances permettent d'enchaîner sur une longue passe canon de 30mm dont le A-10 a le secret. Ses obus à l'uranium appauvri vont venir déchiqueter toutes les créatures de métal et lacérer les blindages qui vont s'ouvrir comme du papier crépon sous les ciseaux rageurs de ce prédateur que personne n'a encore vu. Les hommes ne percevront qu'après l'arrivée du déluge d'acier le bruit caractéristique de fermeture éclair qui résonnera dans la vallée paisible.
A l'issue il dégage pour laisser le champ libre à son
wingy (équipier) en trail. Le JTAC confirme l'autorisation d'engagement et répète son "
Cleared HOT" pour la séquence GBU-12 à suivre. Il place son DHY-308 méticuleusement sur le meilleur endroit possible du target pour faciliter l'acquisition de la tâche laser par la GBU qui arrive avec de l'angle (évite l'effet "podium").
Le numéro deux largue alors en séquence tout son "load" de 12 au risque d'en perdre au passage. En effet il n'est pas recommandé de tirer une 12 (guidée uniquement au laser) sur un objectif déjà pollué par des explosions précédentes car les fumées qui se dégagent peuvent perturber la tenue de l'accrochage du système de détection. Mais le JTAC a fait du bon boulot et les pruneaux vont arriver à bon port.