Episode 1
Ce docu-fiction va nous emmener dans les lointaines contrées du sud-est asiatique où le groupe
Abu Sayyaf mène une campagne de terreur depuis quelques années à des fins de propagation d’une idéologie radicale excluant toute forme de liberté de religion.
Dans cette région du monde (
Basilan) bien loin de nos centres d’intérêts cette guerre larvée fut sanglante et perdure encore de nos jours. Le sort des armes fut difficile sur de nombreux avant-postes pour une armée locale équipée aux standards occidentaux mais mal organisée pour contrer des attaques sournoises.
Les connexions terro-mafieuses sont un fait établi et l’idéologie radicale s’appuie sur les réseaux pouvant leur prodiguer tout support logistique leur permettant de s’établir et prospérer. La région recèle quelques points d’appui intéressants en la matière. Les trafics de drogue, d’êtres humains et d’armes représentent un marché lucratif en pleine expansion tout à fait en rapport avec les « buts de guerre » poursuivis par nos adversaires. Une illustration « source ouverte » en est le film
« act of valor » . A ce stade je précise que toutes les informations contenues dans ce docu-fiction sont accessibles et largement relayées par les sites spécialisés connus de la communauté. Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ne serait que purement fortuite…etc…
En 2004 un luxueux ferry de passager (
SuperFerry 14) reliant les îles de l’archipel fut même la cible d’une bombe déposée (cachée dans un colis) dans un pont inférieur bondé de passager peu après son départ. Le navire fut rapidement la proie des flammes alors qu’un incendie ravageur venait aggraver un bilan déjà lourd (plus de 116 victimes).
Initialement l’origine du sinistre ne fut pas immédiatement diagnostiquée et il fallut remettre l’épave à flot pour comprendre qu’une bombe en était la cause. Dès lors les autorités réalisèrent que la menace était pour le moins sérieuse et déterminée à poursuivre la politique du pire.
Un certain nombre de corps
ne fut pas retrouvé…Les navires de passagers sont des espaces clos extrêmement vulnérables à toutes formes d’agressions terroristes. La sécurisation des voies d’approvisionnements économiques est un enjeu majeur et pas que dans cette partie du monde…
Aussi convient-il de s’y préparer.On relève par ailleurs que l’actualité maritime est assez riche dans cette région du monde avec une série de
« fortunes de mer » (terme de marine élégant pour évoquer une grosse cata...) impliquant un certain nombre d’unités majeures de l’US Navy. Certains observateurs ont même fait remarquer que ces navires ont tous participé aux missions « Freedom of Navigation » en mer de Chine (qui n’a de chinoise que son nom il faut le préciser) laissant ainsi entendre que toutes ces collisions ne seraient pas uniquement
le fruit du hasard. Mais entre un destroyer de classe Arleigh Burke de 6800 tonnes au mouillage et un navire marchand de 30 000 lancé à pleine vitesse de nuit le résultat ne fait pas de doute…
L’enquête officielle publiera par la suite ses conclusions pointant du doigt une série de dérives organisationnelles dans le système de quart des bâtiments de l’US Navy.
« The causes for the collisions included a failure to plan for safety, failure to adhere to sound navigational practices, failure to execute basic watchstanding principles, failure to properly use available navigation tools, failure to respond deliberately and effectively when in extremist of collision, a loss of situational awareness and high traffic density, failure to follow the international rules of the road and for John S. McCain, insufficient knowledge and proficiency of the ship’s steering system.” En bref ils se sont bien craqués et ces incidents ont fait tout de même 17 victimes. Mais loin de leur jeter la pierre tout le monde réfléchit à ce qui arrive à un système qui recrute à tour de bras, forme vite et projette en OPEX des jeunes moins bien formés et encadrés dans un contexte de forte pression ops… Toute ressemblance n’est plus fortuite du tout sur ce coup-là…
Pour revenir à la
trame initiale de notre action principale le gouvernement philippin a donc demandé
l’aide des États-Unis pour y mettre un terme. Toutefois les susceptibilités de l’opinion publique ont imposé une discrétion certaine pour que cette aide militaire puisse se mettre en place… Ainsi de discrets contacts furent-ils pris pour permettre d’apporter un « conseil de qualité » aux autorités locales.
Une aviation rustique et « low profile » est nécessaire à ce stade pour permettre les reconnaissances préalables et nouer de bons contacts voire prépositionner le matériel léger initialement requis. Les « agences » sont à l’œuvre et parlent à tous leurs contacts pour faciliter la compréhension de la zone. Ce travail amont, sans filet, est particulièrement délicat à mener. Pour compléter le travail de renseignement il faut orienter les capteurs STRAT dont on dispose. En la matière les USA sont assez bien pourvus….
Des moyens ISR (Intel/Surv/Recce) sont chargés de caractériser l’environnement et débutent la traque des prédicateurs les plus virulents. Un des moyens les plus adaptés est le RQ-4 Global Hawk. Prince incontesté de la très haute altitude grâce à une envergure supérieure à celle d’un KC-135 il peut partir de l’île de Guam située à 2600 Km et idéalement placée « à la poignée de l’éventail » de la zone Pacifique pour travailler sur cette partie du globe qui recèle quelques « points chauds » plutôt prometteurs (Mer de Chine, archipels du Timor, Corée du Nord, etc). Ses caractéristiques le placent dans la catégorie des HALE (High Altitude Long Endurance). Propulsé par un turbo-réacteur il peut parcourir rapidement de plus grandes élongations en transit et son endurance exceptionnelle lui permet de rester plus d’une journée en vol.
Des capacités SAR (Synthetic Aperture Radar) permettent de cartographier précisément (et donc de modéliser le terrain fidèlement à fins d’action) tout ce qui se trouve sous les frondaisons luxuriantes de cette région du monde. D’autres capacités ELINT (Electronic Intel) permettent de […CLASSIFIÉ…] et complètent de traditionnels capteurs IMINT EO/IR (IMagery INTel Electro Optiques et Infra Rouge).
Soutenus par des flux financiers provenant du Moyen Orient la propagande religieuse vient soutenir la diffusion de l’idéologie radicale et encourage les passages à l’acte individuels. Pour toutes ces bonnes raisons les gouvernements occidentaux tentent d’y mettre un terme en mobilisant leurs moyens de renseignement. Ainsi l’exploitation des données recueillies permet de comprendre les organigrammes et le fonctionnement des filières. Un nom émerge et devient l’objet de l’attention des analystes des agences spécialisées (DIA/CIA, etc.). La combinaison des manœuvres ROIM/ROEM/ROHUM (RENS d’origine image, électronique, humain) vient déterminer une zone d’intérêt majeur autorisant un investissement plus marqué. Une mission de recherche va donc se déployer pour préciser l’information à fins d’action.
Le chef de mission de JSOC
(Joint Special Operation Command à Fort Bragg) se rend donc sur zone pour prendre contact avec le responsable de l’Agence (CIA) qui doit le briefer sur les implications POL-MIL locales et négocier les modalités de déploiement afférentes. Il quitte CONUS (Continental US) et fait une escale à Hawaï pour prendre un vol direct vers les Philippines. Il est attendu sur le tarmac par un véhicule blindé banalisé qui doit le conduire dans un bureau discret sur la zone aéroportuaire.