Auteur Sujet: Le coin des Artistes  (Lu 644303 fois)

Scrappy

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #975 le: 08 Juillet 2017, 16:40:04 »
 8)
SEMPER FIDELIS & PARATUS

Joke

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #976 le: 20 Juillet 2017, 17:28:38 »
Petit test de mes nouveaux brush, je suis pas fan ca manque de texture "pinceaux" mais bon. Enjoy!

j.bournnne

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #977 le: 20 Août 2017, 21:19:02 »
Pas mal!!!:) on voit pas trop le "3" dommage



Joke

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #978 le: 04 Octobre 2017, 13:44:13 »
Ca fait toujours plaisir comme theme !!!!


Joke

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #979 le: 08 Décembre 2017, 18:01:04 »
A mon tour de souffrir aujourd hui! Une pensée pour Baptman!

Flaw

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #980 le: 08 Décembre 2017, 18:11:44 »
Ça doit piquer là !!






Joke

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #981 le: 08 Décembre 2017, 19:25:20 »
Pendant la seance ca va, mais la j 'ai le contre coup, et c 'est pas top lol!

Cornac

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #982 le: 25 Décembre 2017, 00:20:21 »
Episode 1



Ce docu-fiction va nous emmener dans les lointaines contrées du sud-est asiatique où le groupe Abu Sayyaf mène une campagne de terreur depuis quelques années à des fins de propagation d’une idéologie radicale excluant toute forme de liberté de religion. 
Dans cette région du monde (Basilan) bien loin de nos centres d’intérêts cette guerre larvée fut sanglante et perdure encore de nos jours. Le sort des armes fut difficile sur de nombreux avant-postes pour une armée locale équipée aux standards occidentaux mais mal organisée pour contrer des attaques sournoises.



Les connexions terro-mafieuses sont un fait établi et l’idéologie radicale s’appuie sur les réseaux pouvant leur prodiguer tout support logistique leur permettant de s’établir et prospérer. La région recèle quelques points d’appui intéressants en la matière. Les trafics de drogue, d’êtres humains et d’armes représentent un marché lucratif en pleine expansion tout à fait en rapport avec les « buts de guerre » poursuivis par nos adversaires. Une  illustration « source ouverte » en est le film « act of valor » . A ce stade je précise que toutes les informations contenues dans ce docu-fiction sont accessibles et largement relayées par les sites spécialisés connus de la communauté. Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ne serait que purement fortuite…etc… ;)

En 2004 un luxueux ferry de passager (SuperFerry 14) reliant les îles de l’archipel fut même la cible d’une bombe déposée (cachée dans  un colis) dans un pont inférieur bondé de passager peu après son départ. Le navire fut rapidement la proie des flammes alors qu’un incendie ravageur venait aggraver un bilan déjà lourd (plus de 116 victimes).



Initialement l’origine du sinistre ne fut pas immédiatement diagnostiquée et il fallut remettre l’épave à flot pour comprendre qu’une bombe en était la cause. Dès lors les autorités réalisèrent que la menace était pour le moins sérieuse et déterminée à poursuivre la politique du pire.
Un certain nombre de corps ne fut pas retrouvé…



Les navires de passagers sont des espaces clos extrêmement vulnérables à toutes formes d’agressions terroristes. La sécurisation des voies d’approvisionnements économiques est un enjeu majeur et pas que dans cette partie du monde…  Aussi convient-il de s’y préparer.
On relève par ailleurs que l’actualité maritime est assez riche dans cette région du monde avec une série de « fortunes de mer » (terme de marine élégant pour évoquer une grosse cata...) impliquant un certain nombre d’unités majeures de l’US Navy. Certains observateurs ont même fait remarquer que ces navires ont tous participé aux missions « Freedom of Navigation » en mer de Chine (qui n’a de chinoise que son nom il faut le préciser) laissant ainsi entendre que toutes ces collisions ne seraient pas uniquement le fruit du hasard.

Mais entre un destroyer de classe Arleigh Burke de 6800 tonnes au mouillage et un navire marchand de 30 000 lancé à pleine vitesse de nuit le résultat ne fait pas de doute… L’enquête officielle publiera par la suite ses conclusions pointant du doigt une série de dérives organisationnelles dans le système de quart des bâtiments de l’US Navy. « The causes for the collisions included a failure to plan for safety, failure to adhere to sound navigational practices, failure to execute basic watchstanding principles, failure to properly use available navigation tools, failure to respond deliberately and effectively when in extremist of collision, a loss of situational awareness and high traffic density, failure to follow the international rules of the road and for John S. McCain, insufficient knowledge and proficiency of the ship’s steering system.” 

En bref ils se sont bien craqués et ces incidents ont fait tout de même 17 victimes. Mais loin de leur jeter la pierre tout le monde réfléchit à ce qui arrive à un système qui recrute à tour de bras, forme vite et projette en OPEX des jeunes moins bien formés et encadrés dans un contexte de forte pression ops… Toute ressemblance n’est plus fortuite du tout sur ce coup-là…



Pour revenir à la trame initiale de notre action principale le gouvernement philippin a donc demandé l’aide des États-Unis pour y mettre un terme. Toutefois les susceptibilités de l’opinion publique ont imposé une discrétion certaine pour que cette aide militaire puisse se mettre en place…  Ainsi de discrets contacts furent-ils pris pour permettre d’apporter un « conseil de qualité » aux autorités locales.



Une aviation rustique et « low profile » est nécessaire à ce stade pour permettre les reconnaissances préalables et nouer de bons contacts voire prépositionner le matériel léger initialement requis. Les « agences » sont à l’œuvre et parlent à tous leurs contacts pour faciliter la compréhension de la zone. Ce travail amont, sans filet, est particulièrement délicat à mener. Pour compléter le travail de renseignement il faut orienter les capteurs STRAT dont on dispose. En la matière les USA sont assez bien pourvus….

Des moyens ISR (Intel/Surv/Recce) sont chargés de caractériser l’environnement et débutent la traque des prédicateurs les plus virulents. Un des moyens les plus adaptés est le RQ-4 Global Hawk. Prince incontesté de la très haute altitude grâce à une envergure supérieure à celle d’un KC-135 il peut partir de l’île de Guam située à 2600 Km et idéalement placée « à la poignée de l’éventail » de la zone Pacifique pour travailler sur cette partie du globe qui recèle quelques « points chauds » plutôt prometteurs (Mer de Chine, archipels du Timor, Corée du Nord, etc). Ses caractéristiques le placent dans la catégorie des HALE (High Altitude Long Endurance). Propulsé par un turbo-réacteur il peut parcourir rapidement de plus grandes élongations en transit et son endurance exceptionnelle lui permet de rester plus d’une journée en vol.



Des capacités SAR (Synthetic Aperture Radar) permettent de cartographier précisément (et donc de modéliser le terrain fidèlement à fins d’action) tout ce qui se trouve sous les frondaisons luxuriantes de cette région du monde. D’autres capacités ELINT (Electronic Intel) permettent de […CLASSIFIÉ…] et complètent de traditionnels capteurs IMINT EO/IR (IMagery INTel Electro Optiques et Infra Rouge).



Soutenus par des flux financiers provenant du Moyen Orient la propagande religieuse vient soutenir la diffusion de l’idéologie radicale et encourage les passages à l’acte individuels. Pour toutes ces bonnes raisons les gouvernements occidentaux tentent d’y mettre un terme en mobilisant leurs moyens de renseignement. Ainsi l’exploitation des données recueillies permet de comprendre les organigrammes et le fonctionnement des filières. Un nom émerge et devient l’objet de l’attention des analystes des agences spécialisées (DIA/CIA, etc.). La combinaison des manœuvres ROIM/ROEM/ROHUM (RENS d’origine image, électronique, humain) vient déterminer une zone d’intérêt majeur autorisant un investissement plus marqué. Une mission de recherche va donc se déployer pour préciser l’information à fins d’action.



Le chef de mission de JSOC (Joint Special Operation Command à Fort Bragg) se rend donc sur zone pour prendre contact avec le responsable de l’Agence (CIA) qui doit le briefer sur les implications POL-MIL locales et négocier les modalités de déploiement afférentes. Il quitte CONUS (Continental US) et fait une escale à Hawaï pour prendre un vol direct vers les Philippines. Il est attendu sur le tarmac par un véhicule blindé banalisé qui doit le conduire dans un bureau discret sur la zone aéroportuaire.



« Modifié: 25 Décembre 2017, 04:43:56 par Cornac »



Cornac

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #983 le: 25 Décembre 2017, 00:20:41 »
Episode 2

« Bienvenue aux Philippines ! Vous avez fait bon voyage ? Je suis John Clark et voici Domingo Chavez mon adjoint. Venez avec nous on s’occupe de vos affaires. On va aller dans nos bureaux directement sans passer par les douanes et vous exposer le sujet au plus vite. On a une opportunité à saisir et le temps presse. »

« Ok je suis Nick, je vous suis. Dites-donc c’est l’Agence qui vous sape comme ça ? Toujours élégants…. »

« Ah oui ça c’est vrai que les SOF sont plus discrets en 5.11 sans doute… »

« Ok un point partout ! Vous avez raison. Je voulais authentifier à qui j’avais affaire… »

« C’est bon vous êtes rassuré ? On peut y aller ? »




« Nous sommes arrivés. Suivez-nous à l’étage nous allons vous briefer. Ça va ? Pas trop chaud ?  Enfin là où on vous envoie ça va être pire je crois… Vous feriez bien de vous habituer au plus vite à cette humidité ambiante. Mais je pense que vous avez été entraîné pour ça ? »
« Oui de ce côté ça va. Je suis comme un poisson dans l’eau en règle générale…. »

« Ha ! Ha ! Ha! Vous ne croyez pas si bien dire ! »

« Qu’est-ce qui vous fait marrer ? »

« Attendez 30 secondes et je vous explique… Bon en même temps un SEAL ça n’a pas peur de l’eau…»




« Nous y sommes. Vas-y Domingo allume le projecteur. Voilà mon cher la source de mon hilarité… L’opération se nomme… Green Fish ! Alors allons-y je vous dresse le topo. La menace terroriste est un réel enjeu dans cette région comme vous le savez. Initialement il s’agissait plus d’opportunisme et de banditisme mafieux qui se donnait une légitimité à bon compte mais la situation a évolué et devient préoccupante. Le Califat aimerait bien s’implanter par ici comme le démontre la déclaration de Daech en janvier 2016 pour tenter d’unifier les groupes locaux. Ils ont pris la ville de Marawi en mai 2017 (reprise en octobre) et revendiqué l’attentat du casino de Manille du 02 juin. Avec l’affaiblissement au Levant cela favorise un transfert de « compétences opératives » par retour de combattants étrangers (Foreign Fighters) qui offre des options locales. La menace se reconfigure et passe d’un proto-état levantin à un modèle asymétrique transnational. Bref on n’est pas sorti de l’auberge...

Mais ils ont besoin de valoriser leur légende et font tout pour attirer de nouveaux candidats au Jihad à l’aide d’une propagande numérique appuyée par des vidéos toutes plus violentes les unes que les autres. Le pire c’est qu’il y a un public pour regarder ces horreurs et y adhérer… L’autoradicalisation en ligne est un phénomène bien réel comme on peut le constater chaque jour ici comme en Europe. L’attentat de Jakarta en janvier 2016 en est un exemple. En attendant la zone géographique de ces archipels leur est très favorable et les autorités locales ont le plus grand mal à venir à bout de ces groupes très agiles.

Pour rentrer dans le vif du sujet il s’agit d’une opération ‘Kill or Capture’. On doit agir pour neutraliser au plus vite l’un des deux gros bonnets de Daech dans la zone. Il s’agit du numéro deux qui est en fait le chef ops de ces cinglés. Il s’appelle Hapilon et se fait appeler Abu Musab. Nous l’avons référencé sous le code « Arsenic ». Il est sur la JPEL bien sûr pour cette zone. Nous avons localisé une zone assez précise à l’issue d’un long travail que je ne détaillerai pas pour d’évidentes raisons que vous connaissez. Sachez simplement que nous avons déjà perdu un agent dans cette opération et que son crâne sert de fétiche à ce fou furieux. Vous comprendrez bien que nous sommes déterminés à aller au bout. C’est la raison pour laquelle on fait appel à JSOC sur ce dossier.

La zone est trop délicate d’accès et ils possèdent des moyens lourds. Sans parler de la corruption ambiante qui leur permet de connaitre à l’avance chaque mouvement des forces de sécurité. Nous ne pouvons donc pas approcher avec des moyens conventionnels. Dans ce contexte seule une infiltration de type FS a une chance de passer. Si nos effecteurs sont détectés ils seront prévenus et disparaîtront dans la nature. Et on ne peut pas s’approcher sans un minimum de coordination avec les autorités. Le plan est donc le suivant : vos partirez d’un LHD entre Guam et Manille avant de rejoindre un moyen plus discret pour vous infiltrer dans l’archipel… »



« Venez, poursuivons le briefing autour de cette table, prenez place et regardez les documents contenus dans les dossiers. »



« Le premier d’entre eux est celui qui nous permet d’avoir une photo récente de notre client. Il s’est fait pousser les cheveux et cultive son style on dirait bien. Nous avons récupéré cette photo sur le GSM d’un idiot qui s’est fait cueillir à un check point de la police locale. Il a tenté de résister a été immédiatement abattu. Ce qui ne facilite pas l’interrogatoire il faut bien le reconnaitre... Donc les métadonnées de son GSM nous ont révélé cette scène inédite d’Arsenic en train de tourner ses vidéos de propagande. Il se déplace la nuit, change d’endroit régulièrement, et vit certainement terré dans son coin dans la journée. Il applique une stricte SECOPS et n’émet rigoureusement rien en V/UHF. Il ne fait pas d’erreur. Le fait que cette photo ait pu être prise est en soi le seul élément tangible que nous avons pu recueillir en 3 ans. 



«Nous avons donc déployé les grands moyens pour passer la zone au peigne fin et nous avons trouvé un point d’intérêt majeur qui pourrait correspondre à son Pattern of Life (PoL). Nous avons une analyste plutôt sûre de son fait à Langley et d’habitude elle ne se trompe pas. Or c’est une véritable fée croyez moi. Elle a toute ma confiance et comme elle attend un heureux évènement je voudrais que sa fille grandisse dans un monde plus sûr... Toutefois nous n’avons pas de certitude et seule une PID permettra de lever le doute. Si cette baraque abrite bien notre homme nous avons tout intérêt à y récupérer le maximum d’informations sur ses plans à venir et ainsi avoir une chance de démanteler le réseau. Une orbite RQ-4 surveille cet endroit depuis plus de deux semaines maintenant. Voici un cliché.» 



«On a senti qu’on avait quelque chose il y a une semaine. Un de nos satellites a fait ce cliché en IR lors d’une fauchée oblique. On a un slant de 12 pax. On pense qu’ils endoctrinent les villageois ou bien les menacent. Ensuite la prière a été dirigée par un individu isolé ce qui signe la présence d’une HVI d’habitude. Ils sont très exactement orientés vers la Mecque au cap 293°…Signe que quelqu’un de très pieux a pris le soin de relever un azimut précis. Entre les clichés du drone et l’imagerie SAT on est en train de vous constituer un bon dossier d’objectif. Toutefois on n’a pas de certitude à ce stade et POTUS (Pdt of the US) n’autorisera pas d’opération sans une PID (Positive Identification). On a pas d’autre choix que d’aller voir…»



« Vous partez donc au plus vite et le reste de votre équipe doit vous rejoindre si j’ai bien saisi ce que m’a dit mon officier de liaison à Bragg ? »

« Oui c’est exact les gars sont déjà en route avec le matériel et je vais donc les retrouver sur le LHD comme convenu. Ne vous inquiétez pas si ce bonhomme est bien là on le trouvera. On retrouve toujours quelqu’un quand on y met les moyens… Et nous on est très bien équipés… Je vous quitte donc. Merci pour ce brief. J’aurai besoin d’un complément RENS avant d’y aller bien sûr. On va d’abord confirmer la PID puis ensuite on agira en souplesse. On fera ce qui doit être fait. Ne vous inquiétez pas pour ça.

« Je n’ai aucune inquiétude… »

« Et on tachera de ramener votre agent pour qu’il ait une sépulture décente. »

« Je n’en attendais pas moins de vous. Merci par avance pour sa famille. On vous raccompagne à votre taxi qui vous attend sur le parking. Ding a récupéré votre sac entre temps. Prenez-le et on y va. J’entends l’Osprey venu vous chercher. Bonne chasse. »




Peu de temps après le convertible a mis ses moteurs en route et après une check list rapide l’équipage décolle et repart en basse altitude vers sa destination en vol à vue. Ce qui lui permet d’apprécier le paysage mais aussi de rester aussi discret que possible sur son cap de départ en restant sous la couverture des radars locaux…



L’équipe du SEAL Team 6 (DEVGRU) de JSOC se retrouve donc reconstituée avec son chef à bord du LHD déployé (actuellement dans cette zone l’USS Bonhomme Richard / LHD 6 dont le port d’attache est à Sasebo au Japon). Après une rapide mise au parfum des derniers développements le briefing de mise en place peut débuter dans une ambiance concentrée, chacun étant conscient de jouer sans filet au cœur d’un territoire hostile.

« Bon les gars on se tait et on passe en mode concentré. Je passe la parole à notre pilote qui va nous briefer sur la première partie de la mission. »

« Modifié: 25 Décembre 2017, 12:28:12 par Cornac »



Cornac

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #984 le: 25 Décembre 2017, 00:20:56 »
Episode 3

« Gents, welcome ; Bienvenue à bord de l’USS Bonhomme Richard. Je suis le capitaine Drikce du squadron 49 et je serai votre commandant de bord avec Max en copi pour cette mission. Laissez-moi tout d’abord donner le Hack Time pour synchroniser les montres…. 3, 2, 1, Hack, il est exactement 12H20 LOC.  Nous allons passer en revue la météo, la SITAC, le profil de vol, puis les procédures pour votre insertion. […] Voici maintenant la partie délicate qui vous concerne pour vous amener à bon port… Je vous laisse lire et je commente ensuite ; je sais que vous êtes entraînés mais je souhaite qu’il n’y ait pas de loupé. Pas de temps à perdre une fois au point de rendez-vous il faudra que ce soit plus que fluide. Je n’ai pas beaucoup de playtime sur le point car on sera limite en fuel donc soyez véloces… ».




« Merci capitaine, je suis sûr que vous allez nous faire ça de main de maitre. On est à vos ordres et on se pliera à toutes vos consignes. On n’a pas envie de finir à la nage… Bon les gars c’est clair dans vos têtes ? N’hésitez pas pour les questions. Il n’y a pas de mauvaises questions… que de bonnes réponses pour des pros… c’est good ? …sûr ? Bon allez alors feu patate on y va les filles, allez vous poudrer le nez et on se retrouve sur le pont ! Come on, get going ! »



L’équipe part ensuite s’équiper, l’off ops du détachement qui restera à bord pour assurer la coordination C2 en profite pour rafraichir les dernières données RENS en provenance des States et transmettre au COM TU (commandant du Task Unit) les ultimes consignes du général Miller COM JSOC. 



Le MH-60 S « KnightHawk » quitte le pont d’envol sous le regard de l’équipe de pont chargée de la sécurité de la manœuvre. Bête de somme polyvalente cette version du Blackhawk effectue toutes les missions d’emploi général qu’on peut lui attribuer à bord : VERTREP (transport de charges), MEDEVAC, CSAR, Mission anti surface (interdire l’approche de petits navires rapides de type kamikaze par exemple), interdiction maritime (aller chercher de plus gros objectifs durcis), CAS (Close Air Support avec du Hellfire par exemple ou des RQX), Reco, etc.



Il rejoint ensuite le point de rendez-vous convenu à l’avance très en avant sur le dispositif afin d’éclairer la route du LHD au plus loin tout en restant à l’écart des zones de pêche et des rails de navigation des navires de ligne. Le créneau horaire pour le recueil doit être scrupuleusement respecté pour minimiser l’exposition en surface et conserver la discrétion requise. Le calcul de l’intervisibilité satellitaire est également prise en compte (selon l’heure on sait quels SAT d’observation passent et à quel endroit). Donc qui pourrait surveiller la zone et pourrait avoir intérêt à « prévenir » quelques amis dans la région…



Basé à Guam l’USS Topeka (SSN-754) est un classe Los Angeles qui se distingue par la qualité supérieure de son acier (HY-100) qui lui permet de plonger plus profond par rapport à ses homologues. Il y a 5 x SSN (sous-marin à propulsion nucléaire) actuellement sur zone. 



Après un rapide demi-tour le pilote, le jeune capitaine mais déjà plus qu’expérimenté, amène sa machine avec une grande dextérité et précision pile au-dessus de l’arrière du pont pour permettre aux commandos de glisser en fast rope sur la tranche arrière. Il ne leur faudra que quelques minutes pour disparaitre dans la grande coque noire qui ne tardera pas à disparaitre sous le « dioptre » comme disent les marins. Comprendre qu’il va plonger en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Le sous marinier n’aimant pas vraiment prendre le soleil à la surface les profondeurs sont un environnement nettement plus propice pour lui permettre de faire profiter à ses camarades surfaciers de son sens de l’humour développé surtout à l’aide de missile TLAM Tomahawk (16 en tube VLS / Vertical Launch System) et autre joyeusetés de 533 mm appelées torpilles lourdes.



Une fois ses passagers embarqués et son système rechargé (un SM une fois en surface ne peut replonger immédiatement car il doit avoir de quoi chasser l’air à nouveau = 30’ mini) le « bateau noir » s’empresse de rejoindre les profondeurs sombres des abysses où il peut évoluer à sa guise. Chassant l’air de ses ballasts il accélère rapidement tout en accomplissant les mesures de sécurité nécessaires à la plongée lors d’un premier palier à -30m (vérifier l’étanchéité du navire, purger l’air résiduel coincé dans les vannes par variation d’assiette, etc.).

Il lui convient de rester prudent car depuis les années 2000, l’Asie connaît un développement impressionnant et généralisé des forces sous-marines de la quasi-totalité des pays qui la composent. À la confluence des deux grandes civilisations qui la bordent, indienne et chinoise, l’Asie du Sud-Est est une zone de clivages culturels, linguistiques et religieux ainsi qu’un carrefour stratégique qui voit passer dans ses détroits les principaux flux maritimes qui irriguent l’économie mondiale. Chacun souhaitant préserver sa liberté d’action une course aux armements d’interdiction bat son plein. Pékin possède aujourd’hui la plus importante flotte de sous-marins d’attaque au monde avec plus de 70 bâtiments et en construit environ 10 par an. Il s’agit pour les plus récents de modèles d’attaque diésels-électriques fabriqués en Chine mais achetés sous licence à la Russie et disposant des dernières technologies russes en matière de sonar, de propulsion et de traces sonores.

La Chine vient aussi de commissionner trois sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire de type 093-G capables de lancer des missiles antinavires supersoniques. La Malaisie met en œuvre deux Scorpène (conception FR), l’Indonésie au moins deux Type 209 (conception Allemande) pour ne citer que les marines les plus proches de cette zone.

D’ici 2030, la moitié des sous-marins du monde appartiendra aux marines de guerre des grands pays d’Asie.



Après une approche prudente des hauts fonds entourant l’archipel et soigneusement évité les zones de pêche les plus denses le sous-marin s’apprête à émerger au cœur de la nuit. Le capitaine de vaisseau (navy Captain = colonel) Bart Mancuso, célèbre pour ses exploits précédents lors des évènements survenus dans la mer Baltique (cf épisode « CSAR », « Laser On » et « Blue Sword »), appelle l’équipe de SEAL dans la salle d’ops pour les prévenir :

« Messieurs nous y voilà. Nous sommes au cœur de la mer des Célèbes par cent mètres de profondeur et nous allons bientôt faire surface. Préparez-vous à y aller. God bless you. »

« Sir, merci pour la promenade ce fut parfait. Votre équipage a été aux petits soins pour nous. Remerciez-le Chef pour la ration de T. bone steaks je crois qu’on ne va pas en déguster de sitôt… »

« C’est le moins que l’on puisse faire pour vous. Il est l’heure, nous allons pouvoir raccrocher le satellite pour un dernier update et si la zone est claire en altitude et au large vous y allez. Ainsi votre approche ne risque pas d’être décelée et votre mission compromise. » 



Le Topeka sort prudemment des abysses et effectue un tour d’horizon de ses capteurs à l’immersion périscopique. Puis à petite vitesse il fait surface et vient courir sur son erre (entre 3 et 4kt) tandis que l’équipe de pont se hâte de mettre en œuvre les vecteurs de pénétration choisis pour cette opération. Deux CRRC (Combat Rubber Raiding Craft) sont rapidement gonflés et mis à l’eau sur bâbord arrière (pour profiter de la vague de surpression le long de la coque qui aidera à la séparation). Les opérateurs s’assurent que tout le matériel est bien sécurisé ainsi que de la présence de substantielles réserves de carburant pour ce raid longue distance.

« Modifié: 25 Décembre 2017, 02:00:37 par Cornac »



Cornac

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #985 le: 25 Décembre 2017, 00:21:14 »
Episode 4

Les CRRC sont de parfaites montures pour ce genre d’infiltration. Rapides (25-30kt selon l’état de la mer) et très silencieux à l’approche des côtes (leur moteur de 40Hp est préparé en conséquence permettant de rester inaudible à [classifié] mètres du rivage.
Arrivant à l’entrée de la baie aux dernières heures d’une nuit de niveau 3 (pas optimal car la nuit noire = 5) ils ralentissent et glissent comme des spectres en se fondant dans l’environnement sonore nocturne.



Puis toujours dans le silence le plus absolu ils mettent à l’eau leur DPD (Diver Propulsion Device) permettant de décupler leur distance de mise en place. Discrets et rapides ces « scooters sous-marins » offrent l’avantage de tracter un plongeur lourdement chargé en vue de sa mission à venir tout en économisant ses forces.



Les deux CRRC iront ensuite se poster dans une lagune retirée d’un ilot désert à bonne distance des zones fréquentées par les locaux permettant ainsi d’offrir une capacité de QRF éventuelle si un problème (tactique ou technique) venait à se produire. Les engins seront camouflés avec différentes techniques bien rodées.



Pendant ce temps l’équipe de reconnaissance s’introduit furtivement dans l’estuaire puis en profondeur dans le bras principal du fleuve qui constitue ici la seule voie de communication vers l’intérieur des terres. Les eaux saumâtres et troubles constituent une protection idéale pour masquer les nageurs.  Lorsque le jour se lève l’équipe est déjà bien avancée dans le fleuve.



Les heures défilent et l’équipe doit tenir rigoureusement ses paramètres de plongée pour ne pas subir les effets délétères d’une profondeur excessive. Le recyclage de l’O² impose une tenue de palier rigoureuse. En France l’équipement de plongée autonome pour nageur de combat est l’oxymixgers qui fonctionne en circuit fermé ou semi-fermé selon profondeur (profondeur maximum : 25 mètres)  Au mélange binaire 60 % oxygène 40% azote ; Circuit fermé - Aucune bulle rejetée.

Utilisé également par les plongeurs démineurs, il permet de fonctionner suivant deux modes : en respirant de l'oxygène pur entre 0 et 7 mètres de profondeur, ou du Nitrox (60% d'oxygène et 40% d'azote) entre 7 et 25 m, profondeur à ne pas dépasser avec cet appareil sous peine de risquer une crise d'hyperoxie.



En remontant près de la surface l’équipe accroche son GPS et recale sa navigation (qui est tout de même suivie « à l’ancienne » soit au cap et à la montre. Les candidats nageurs sont d’ailleurs jugés sur leur rigueur dans ce domaine. La technologie ayant le mauvais goût de toujours vous lâcher quand vous en avez le plus besoin il faut donc savoir faire sans le cas échéant. 

Evoluant le long des berges les moins fréquentées il faut veiller à ne pas se prendre dans la ligne d’un pêcheur du cru sous peine de compromettre la mission. A cet effet les itinéraires sont soigneusement étudiés ainsi que les habitudes des autochtones.



Enfin après de longues heures le PIC (point d’insertion commando) est atteint. Les DPD sont laissés au fond du cours d’eau et leur emplacement marqué soigneusement. La sortie de l’eau se fait lentement pour laisser le temps à l’organisme de s’accoutumer à son nouvel environnement. Tels des ombres les hommes se glissent dans le couvert végétal pour y opérer leur mue. De prédateurs aquatiques ils vont redevenir félins et se mouvoir sans bruit dans l’univers monochrome de la forêt profonde.



Une fois enfilé une tenue sèche et laissé leur équipement de plongée dans des sacs lestés l’équipe débute une lente progression en toute discrétion.



L’obscurité retombant l’équipe peut s’infiltrer en souplesse. La technique de combat en jungle impose de suivre un rythme lent pour dérouler ses pas sans bruit et en laissant un minimum d’indice de son passage. Les équipements ne doivent pas s’accrocher à la végétation. Le regard doit « peigner la forêt » du proche vers le lointain car la densité des arbres empêche la focalisation de l’œil. Les hommes communiquent par gestes et l’habitude tactique du drill leur permet une progression tactique fluide et discrète.



Puis l’équipe atteint son PO (Point d’Observation) et déploie son matériel d’observation Long Range avec déport de visualisation. La nature de la cache ne sera pas révélée. Une longue attente peut débuter.

« Modifié: 25 Décembre 2017, 02:19:31 par Cornac »



Cornac

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #986 le: 25 Décembre 2017, 00:21:30 »
Episode 5

L’observation attentive de l’objectif révèle alors de nombreux indices qui viennent confirmer la nature de l’endroit. Présence de pax armés qui effectuent des rondes ou maintiennent par leur présence constante une vigilance de tous les instants autour du site (sonnettes). Systèmes d’alimentation électrique autonomes (groupes électrogènes) dans une région qui n’en possède habituellement pas, activité anormale qui ne correspond pas aux habitudes des locaux, etc.

« Boss je vois aussi un bloc de clim’ alimenté par un groupe. Seul quelqu’un qui aime son confort ou qui bosse sur du matos fragile peut en avoir besoin… Style un type qui fait de la vidéo…. »

« Bien vu. Regarde aussi le nombre de godasses à l’entrée. Il y a du peuple là-dedans… Sans parler de la bouffe qui rentre et qui ne sort pas… On va compter qui sort se soulager cette nuit… Chouffe où sont les gogues. Ils ont beau croire au paradis éternel faut quand même sortir ch… » 




Quelques jours passent et les renseignements s’accumulent permettant de préciser la nature de l’objectif. L’équipe profite d’une averse, lorsque les hommes et les animaux s’abritent, pour prendre ses marques en vue d’appuyer l’action finale.



Lorsque la météo le permet enfin l’équipe met en œuvre un micro drone ultra léger afin de valider le dispositif adverse : le Black Hornet. Cet engin révolutionnaire (18 grammes !) permet d’aller voir au plus près un objectif (à 1,6 km) grâce à la remarquable discrétion acoustique de l’engin.

Transporté sur l’homme l’ensemble est particulièrement ergonomique. L’interface est simple et intuitive. On ne l’entend absolument pas alors qu’il se tient à quelques mètres de vous en stationnaire.  Doté de 3 caméras dans les spectres EO/IR il peut évoluer de jour comme de nuit en toute impunité. Produit vedette dorénavant il équipe toutes les FS qui vont « au contact »…



La ténacité et la méthode sont toujours récompensées et la HVI (High Value Individual) se dévoile enfin.



« Bingo on le tient ! C’est lui ! PID sur ‘Arsenic’. Transmets au JOC qu’on a un bon visuel sur notre client. Identification confirmée. En attente d’ordres pour phase 2. »

L’information arrive en temps réel à Bragg dans le PC de JSOC. Un analyste civil résume la situation au chef J35 (ops/plans) en charge de l’opération. La fusion du renseignement et sa vérification permettent de décider en boucle courte, apanage des nations qui possèdent un système de commandement performant.

Avoir des FS c’est bien, pouvoir les utiliser au bon moment et au bon endroit c’est mieux. De rares nations en ont les moyens et surtout une réelle utilité (la volonté politique de s’en servir). La France en fait partie.



Le soir venu dans la cache de l’équipe se tient un rapide briefing pour caler les derniers éléments.
 
« Gather up guys… Je vous briefe sur la comm que je viens d’avoir avec le JOC (Joint Operation Center). On va y aller les gars. JSOC dit qu’on ne peut pas attendre sinon il risque de nous glisser entre les doigts. Le J2 est catégorique et ils doivent avoir des éléments que l’on a pas ici. On fonce. Mais en souplesse. On s’infiltre dès cette nuit. Demain matin on passe à l’action depuis la lisière. On se met en place par un large débordement à l’ouest dans la jungle. A cette heure-ci on ne devrait pas prendre de risque de croiser un pékin paumé qui rentre des champs. On pivote ensuite par la gauche et on se met en place en base d’assaut.»



« On va devoir agir sans aucun bruit et éliminer un maximum de cibles en silence pour éviter d’avoir à prendre la foudre en retour. Je veux que l’on exploite l’effet de surprise au mieux. On leur tombe dessus au moment où ils ne s’y attendent plus du tout et se barre au pas de charge vers la rivière. On rentre par effraction froide dans la baraque et on joue sur l’effet de surprise. On n’est pas assez nombreux pour y aller en force donc on s’adapte et on domine. On applique les SOP (standard Operation Procedures) et on se rejoint sur EXFIL MAIN. Si c’est compromis on bascule sur EXFIL SECONDARY. On va devoir faire ça tout seul comme des grands car la cavalerie n’arrivera pas tout de suite… On a intérêt à être bons les gars c’est moi qui vous le dit. Mais vous pouvez le faire vous êtes les meilleurs…»

« Oulah… si le Boss nous passe la brosse à reluire c’est que ça va vraiment être chaud… J’adore…  :) »




« Peach tu vas nous couvrir depuis ici. Toi seul aura une vue d’ensemble du dispositif et tu pourras nous appuyer. Chouffe aussi les routes en cas de renforts impromptus. J2 (Le service RENS) pense que la région grouille de vermines prêtes à se faire sauter la terrine pour pas cher. Faudra vraiment faire gaffe pour l’EXFIL. Tu gardes les comms avec la 117F avec toi. Tu fais le lien avec le JOC via le drone qui va nous appuyer en permanence. Tu seras nos yeux et nos oreilles. Ton rôle est critique. Tu ne te rates pas… Good for you ? »

« Good for me Boss… »




« Ok nickel je n’en attendais pas moins de toi… Bon allez on va manger une MRE (Meal Ready to Eat : ration US lyophilisée pas vraiment fun comparée aux nôtres) et s’hydrater à fond car on n’aura pas de petits déjeuners… »

« Ceux d’en face non plus…. »

En silence le team se prépare et s’apprête à progresser le long d’un itinéraire préétabli qui aura été modélisé et travaillé par l’équipe en back office en appui RENS de l’équipe action sur le terrain. Le reach back permanent en opération est la clé du succès des opérations modernes. Capacité de travail et d’analyse, accès aux outils informatiques puissants, obtenir un VERT politique en temps réel, etc.

C’est ce qui fait la différence entre les « commandos » des forces conventionnelles (ex : GCP en Fr  ou Rangers aux USA) et les « commandos » des forces spéciales (ex : 1er RPIMa/13ème RDP/CPA 10/CdO Marine en Fr ou Delta Force/SEAL Team 6 aux US). C’est bien l’effet stratégique et la sensibilité politique de l’objectif qui imposent une chaine C2 spécifique en boucle courte.

La valeur des uns ou des autres n’est pas remise en cause bien sûr. Mais il faut bien reconnaitre que les FS possèdent des moyens techniques et un entraînement (et des textes qui vont avec !) un poil plus poussés qu’ailleurs ;-)



Au petit matin les acteurs sont en place pour le lever de rideau.

« Boss tu vas rire… ou pas. Le brouillard monte de la vallée et je n’y vois rien dans les fonds… Impossible de déceler si ça va monter du village… Je vois tout juste l’objectif… Le JOC qui a le retour vidéo du drone recommande d’accélérer le mouvement avant que le soleil ne se lève car ensuite ça dissipera la nappe… Je compte deux pax statiques sur l’avant de la baraque, une patrouille de deux qui tourne autour et une autre sentinelle au nord elle aussi statique. Ils n’ont pas l’air très réveillés…

…Stand-by ça bouge…. Confirmé on a un pax qui sort… C’est « costaud » je te parie qu’il va tourner à gauche et aller s’isoler… Ne bougez surtout pas il avance vers vous…»



« Modifié: 25 Décembre 2017, 02:50:21 par Cornac »



Cornac

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #987 le: 25 Décembre 2017, 00:21:48 »
Episode 6

En en effet sur l’objectif un Tango sort pour répondre à l’appel de la nature…

« Eh Wang alors quoi on dit plus bonjour ! Tu es pressé on dirait !! »

« Ta gueule je te couperais la langue si tu n’étais pas complètement bourré… Y’en a marre de bouffer du riz avarié… la prochaine fois on fera venir une sœur du village et au moins on aura une bouffe convenable ! »




« Tu parles tu dis ça car tu vas encore vouloir l’épouser pour la nuit ! Pervers que tu es…»

« Taisez-vous bande de faibles ! Abu Musab dort encore ! Si vous le réveillez il sera furieux et vous devrez aller travailler au labo dans les produits chimiques et vous allez encore vous plaindre ! Méditez et priez plutôt ! »




Dans toute organisation on a toujours un fayot plus zélé que la moyenne qui fait la police et fait son malin…

Mais l’heure du « top action » a sonnée et le rideau se lève sur une scène où tout le monde n’est pas encore conscient du rôle qu’il va tenir… Pour nombre d’entre eux il s’agira d’un dernier rôle tragique.

Le premier à passer à l’acte est le plus agile des SEAL qui est aussi un expert en techniques de combat à mains nues. Débarrassé de son sac et de son arme longue il peut approcher furtivement son objectif…



D’un rapide mouvement une clé d’étranglement commando est appliquée déniant par la même tout bruit parasite qui pourrait alerter le voisinage. Pris par surprise le djihadiste ne peut s’opposer à son sort. Son corps s’agite alors pris de violents soubresauts lorsque l’organisme privé d’oxygène s’active en tous sens pour tenter d’échapper à son destin. Ses jambes pédalent dans le vide car la différence de gabarit entre l’occidental bien entraîné et le petit asiatique ne joue pas en sa faveur. La lutte inégale s’achève en un bref soupir.



Pour faire bonne mesure et s’assurer qu’il ne pose plus aucune menace une rapide torsion du cou en le déposant à terre sectionne la moelle épinière au passage. Son corps et son arme sont ensuite ramenés en arrière à l’abri des vues éventuelles.



Les suivants sont les deux sentinelles qui tournent en patrouille au large de la maison. Surgissant dans leur sillage les deux hommes sont éliminés à l’aide de HK USP MK23 en 45 subsonique. La grosse ogive de 11,43 emportant la moitié de l’occiput du candidat.

Plus de son plus d’image d’un coup. Un tir létal étouffé par le modérateur de son (fabriqué par Knight Armament en Floride / 28 dB) qui ne laisse aucune chance de commenter ce qui leur arrive. Le sol spongieux et la végétation absorbant le bruit des corps qui s’affalent comme des poupées décharnées.



Le quatrième sera celui qui s’est isolé, laissant imprudemment son arme à l’extérieur de la petite maison dans la prairie… Un bref conciliabule se chuchote alors entre le chef et son adjoint qui sont les mieux placés pour l’éliminer dans cette configuration.

« Boss on lui fait le coup du photomaton ? »

« Ok, tu ouvres et je lui tire le portrait… »


Ils se glissent alors au plus près de la cahute et préparent leur action en se coordonnant par gestes. Les borborygmes d’aisance émis par leur cible masquent les légers frottements de l’approche face à la porte.



Les heures d’entraînement payent leurs dividendes et d’un même élan la porte s’ouvre d’un coup et la stupeur marque le visage du fanatique qui reste paralysé dans la lumière ne parvenant pas identifier qui se tient en face de lui.

« Dis bonsoir salopard…» laisse échapper à voix basse le chef de mission tout en pressant la détente. L’ogive de 5.56 vient ensuite mettre de l’ordre dans les pensées confuses et pseudos religieuses du terroriste qui croira un bref instant arriver au paradis en voyant la lumière blanche…



Les restes de sa pitoyable cervelle collés sur le mur serviront d’ultime épitaphe à une vie de fanatique sanguinaire qui trouve là une fin à la hauteur des horreurs qu’il a pu commettre de son vivant. Qu’ils sachent tous qu’on ira toujours les trouver là où ils se cachent et qu’on a la mémoire longue…



Mais pendant ce temps l’heure tourne et il est temps de passer à l’objectif principal. Peach resté sur son point haut prépare son tir. Avec un canon de 16’’ et une ogive de 150 grains il peut envisager une vitesse initiale d’environs 820m/s. Cela donne une chute d’environ 4 mètres à 650 mètres soit 62 clics. Pour un vent latéral (90°) à 1 m/s il aura une dérive d’environ 35 cm soit 5 clics donc 10 clics pour 2m/s (vent calme). 7 clics pour un vent à 2m/s à 45°.

Temps de vol d’environ 1’’10 qui permet de calculer le report de tir en le divisant par le temps de déplacement de la cible sur 10 millièmes. Avec un canon de 20’’ on peut gagner 30 à 40 m/s donc un gain d’environ 20 cm de chute à cette distance (plus ou moins 3 clics). Moins 5 cm en dérive vent. Temps de vol d’environs 1’’ à 650 mètres.

Un projectile de 150 grains permet une vitesse initiale acceptable. Idéalement une sierra match encartouchée par une marque fiable (Lapua, Norma, Ruag, Men, éventuellement Remington), éviter les Sellier & Bellot et autres fabricants des pays de l’Est.

Un projectile de 168 ou 170 grain aura une vitesse initiale plus faible (plus ou moins 780 m/s) mais une résistance au vent légèrement supérieure et un taux de chute plus faible à longue distance (au-delà de 600 mètres) donc, la plus-value est discutable, d’autant qu’avec une température élevée, un projectile lourd génère une pression plus importante qui risque de provoquer des percements d’amorces.
(paragraphe dédié à la section TE... ;))

« Boss je suis prêt »

« Ok à ton top et toi et Joe vous traitez les deux clients sur la façade. Faut que ça tombe de façon synchro. »


« Modifié: 25 Décembre 2017, 03:13:22 par Cornac »



Cornac

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #988 le: 25 Décembre 2017, 00:22:05 »
Episode 7

« Peach paré sur le client du perron…. »



« Joe paré sur le client assis… il ne bouge pas d’un poil tellement il est rôti… Je crois qu’il pourrait détonner à l’impact avec les vapeurs….piece of cake… »



« Attends…. Encore…. Le gars du perron bouge encore…. Là…. Ça ne va pas tarder…  A zéro : 3….2….unité….zéro »

Les deux sentinelles neutralisées le trinôme de choc se lance à l’assaut de la maison d’un bond. Rapidement sur le palier ils choisissent de s’introduire par la porte de droite l’autre étant couverte par le TELD (Tireur d’Elite Longue Distance/sniper) posté sur la hauteur. Ils s’assurent que l’ouverture ne possède pas de système mécanique de protection puis préparent la colonne d’assaut pour une entrée « froide » (sans brêchage explosif).



La porte est ouverte en silence dévoilant l’antre de la bête.



D’un seul mouvement huilé parfaitement synchronisé par des heures de drill en CQB (Close Quarter Battle) l’équipe effectue une entrée croisée et couvre tous les angles de la pièce en moins d’une seconde et demi soit moins que le seuil de réaction d’un adversaire potentiel.



Nick s’engouffre alors dans la pièce voisine mais la rupture de discrétion est consommée et un cri d’alarme rauque retentit dans l’arrière de la maison. Le premier djihadiste à sortir d’un bond est cueilli à froid en franchissant la porte d’une courte rafale bien ajustée sans même pouvoir relever son arme.



Il s’écroulera, emporté par son élan, dans la salle de prière en maudissant l’infidèle qui vient faire irruption dans ce qu’il croyait être un refuge secret et inviolable…



Abu Musab, le leader fanatique, réalise qu’il est attaqué et pousse alors son plus fidèle garde du corps devant lui pour qu’il aille combattre la menace qui vient de faire irruption dans sa tanière.



Il faut alors exploiter à fond l’effet de surprise et Nick décide sans attendre ses équipiers de se confronter physiquement au danger. Il vient littéralement buter sur le combattant ennemi et d’un mouvement réflexe écarte le canon de son arme d’un coup de pied tout en l’engageant à bout portant. Un demi-chargeur lui sera vidé dans l’abdomen labourant sa poitrine et le neutralisant d’un seul coup.



Saisissant l’opportunité de la mêlée qui bloque la ligne de tir de l’assaillant Abu Musab se recule vivement en arrière tout en dégainant son arme puis d’un bond de cabri soudain il bascule par la fenêtre ! Son autre garde du corps pendant ce temps ne peut que constater du coin de l’œil que son chef le laisse affronter seul la menace… et quelle menace… Le room service du soir n’a rien de souriant et le compte à régler est vite soldé.


« Modifié: 25 Décembre 2017, 03:30:25 par Cornac »



Cornac

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Re : Le coin des Artistes
« Réponse #989 le: 25 Décembre 2017, 00:22:19 »
Episode 8



Un double tap bien ajusté vient transformer la tête du combattant djihadiste en citrouille d’Halloween. Lui qui rêvait de gloire religieuse se retrouve élu star du plus court métrage qu’il ne tournera jamais juste devant la caméra où son leader enregistrait la veille encore ses messages de haine à l’encontre de l’Occident chrétien.



Dans la pièce voisine Nick n’a que le temps de se débarrasser de son adversaire qui glisse au sol à ses pieds en gémissant une plainte litanique traditionnelle censée lui ouvrir les portes de son paradis. Il tire alors une courte rafale au jugé à travers le mur de bois pour tenter de ralentir le fuyard.



Il se précipite alors à la fenêtre au moment où de la pièce voisine lui parvient le signal que la menace est neutralisée : « Clear ! »

« Il a filé !!! Mais je l’ai touché !! Il perd du sang !! Peach as-tu vu passer Arsenic ?! Il s’est tiré par la fenêtre !! »

« Négatif Boss je ne vois pas l’arrière de la baraque ! Mais j’ai vu un mouvement sur la droite. Il n’a pas pu aller bien loin. »

« Affirm et vu la quantité de sang qu’il y a ici il n’ira pas loin… Allez on sort et on remonte la piste ! Couvre-nous ! »




Et en effet la piste est clairement visible. Arsenic saigne abondamment. Il fut atteint par une 5.56 qui lui a touché une artère et il laisse une trace bien marquée au sol. Un individu normal se serait écroulé au bout de quelques mètres mais stimulé par les drogues de synthèse prises de façon régulière les combattants du bout du monde peuvent développer des capacités insoupçonnées…

« En avant mais en sureté ! Il doit nous attendre de pied ferme dans cette cahute en tôle… On va enfin savoir ce qu’il y a dedans… mais j’ai mon idée… Allez on y va mollo et en silence… On ne traîne pas, le soleil se lève… Peach demande au JOC l’état des COMMS dans la région. »



Arrivé devant la cahute Nick préfère ne prendre aucun risque et lâche une courte rafale dans la porte. Puis il fait signe d’ouvrir celle-ci.



Mais cette précaution se révèlera superflue. Arsenic git au sol, inerte.
« Bingo on l’a trouvé. On checke et on rend compte pour la PID ».



Abu Musab alias « Arsenic » est effectivement neutralisé. Il a tenté, dans une ultime tentative, de se soigner mais la perte de fluide était létale et son organisme privé d’oxygène s’est finalement asphyxié. Dans un réflexe ultime il a également voulu s’injecter une dose de sa drogue miracle mais privé de force il ne put achever son geste désespéré.

« C’est bon c’est bien lui. PID confirmée. C’était bien un labo de drogue cette cahute… Allez on prend un échantillon d’[classifié] pour les RENS. Idem pour la dope. M’étonnerait pas qu’on la retrouve chez nous cette m….. Bon par contre sa radio est allumée… Il a dû appeler ses petits copains ! Allez faut pas moisir ici on file sur la baraque pour la phase SSE et après on va dégager au trot ! » (Sensitive Site Exploitation).

« Ok Boss c’est parti ! »

Les liens entre les réseaux criminels et le djihadisme ne sont plus un secret. Les intérêts des uns et des autres pouvant parfaitement s’accommoder jusqu’à un certain stade.



L’équipe revient à la pièce principale et prend en compte méticuleusement chaque élément d’intérêt RENS tel que [CLASSIFIE]. Au moyen de petits APN (appareil photo numérique) la scène est figée et sera analysée par la suite. Les téléphones et autres éléments sensibles sont soigneusement emballés. Le crâne de l’agent décédé également.



La pièce de vie révèle à son tour de précieux indices. « Peach transmets au JOC : ils étaient armés comme des porte-avions, on a une 12,7 en batterie sur la façade qui donne sur la vallée. Une arrivée en hélico n’aurait pas été une bonne idée… Good call l’assaut en souplesse… On a aussi un coin santé assez retaillé avec des médocs données par les bonnes ONG du coin… il y a un vieil ordi qui tourne en local. Je récupère le disque. »

« Modifié: 25 Décembre 2017, 13:05:50 par Cornac »